Attention, vous utilisez un navigateur obsolète ! Vous devriez mettre à jour celui-ci dès maintenant !

Pensez à commander vos cartes de voeux, et vos agenda pour 2024 !

Besoin d'un conseil, un souci technique, nous sommes à votre disposition dans le "Tchat".

Avant Noël, nous expédions tous les articles disponibles de vos commandes ; les reliquats sont livrés ultérieurement.

Les antimodernes de Joseph de Maistre à Roland Barthes

Référence : 105161
1 avis
Date de parution : 15 avril 2016
Collection : FOLIO ESSAIS
EAN 13 : 9782070469185
Nb de pages : 720
10.40
+ d'éco-contribution

Tarifs dégressifs

Tarif par lot

  • -
    soit le lot
Expédié aujourd'hui
Voir la disponibilité en magasin

Description
Qui sont les antimodernes ? Non pas les conservateurs, les académiques, les frileux, les pompiers, les réactionnaires, mais les modernes à contre-cœur, malgré eux, à leur corps défendant, ceux qui avancent en regardant dans le rétroviseur, comme Sartre disait de Baudelaire. Ce livre poursuit le filon de la résistance à la modernité qui traverse toute la modernité et qui en quelque manière la définit, en la distinguant d'un modernisme naïf, zélateur du progrès.
Une première partie explore quelques grands thèmes caractéristiques du courant antimoderne aux XIXe et XXe siècles. Ces idées fixes sont au nombre de six : historique, la contre-révolution ; philosophique, les anti-Lumières ; morale, le pessimisme ; religieuse, le péché originel ; esthétique, le sublime ; et stylistique, la vitupération. Joseph de Maistre, Chateaubriand, Baudelaire, Flaubert d'un côté, de l'autre Proust, Caillois ou Cioran servent à dégager ces traits idéaux.
Une seconde partie examine quelques grandes figures antimodernes aux XIXe et XXe siècles ou, plutôt, quelques configurations antimodernes majeures : Lacordaire, Léon Bloy, Péguy, Albert Thibaudet et Julien Benda, Julien Gracq et, enfin, Roland Barthes, «à l'arrière-garde de l'avant-garde», comme il aimait se situer.
Entre les thèmes et les figures, des variations apparaissent, mais les antimodernes ont été le sel de la modernité, son revers ou son repli, sa réserve et sa ressource. Sans l'antimoderne, le moderne courait à sa perte, car les antimodernes ont donné la liberté aux modernes, ils ont été les modernes plus la liberté.
TitreLes antimodernes de Joseph de Maistre à Roland Barthes
Auteur COMPAGNON (Antoine)
ÉditeurGALLIMARD (EDITIONS)
Date de parution15 avril 2016
Nb de pages720
CollectionFOLIO ESSAIS
EAN 139782070469185
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)31
Largeur (en mm)108
Hauteur (en mm)179
Poids (en Kg)0.32
Les avis clients
La généalogie des antimodernes.
5/5 https://www.causeur.fr/
.----. Antoine Compagnon, professeur émérite au Collège de France, dans son ouvrage Les antimodernes, de Joseph de Maistre à Roland Barthes, dissèque, armé d’une plume acérée, rehaussée par un esprit méticuleux, les fondements de l’antimodernisme français, depuis la Révolution, jusqu’à nos jours. Que l’on songe à Chateaubriand, Balzac, Stendhal, Baudelaire, Flaubert, Proust, Bloy, et l’énumération pourrait être interminable, pléthoriques sont ces grands penseurs et littérateurs enragés, bouillonnant face aux affres de la décadence universelle, avec leur fourbi de contradictions, et leurs torrents de vitupérations. Malgré leurs singularités, ils s’inscrivent dans une longue filiation intellectuelle, sur laquelle Antoine Compagnon revient, avec ordre et beauté. Les antimodernes sont ceux qui ont compris la modernité En guise de préambule, il convient de répondre à l’interrogation gordienne : qui sont les «antimodernes» ? Le préfixe latin semble limpide, il désigne ceux qui défient la modernité et ses apports, tant conceptuels que linguistiques, sociaux ou moraux. Négativement, l’antimodernisme, ce n’est point simplement un bord politique (ni droite, ni gauche, dit l’auteur, mais souvent à droite pense-t-on), pas davantage un tempérament (les atrabilaires, les réfractaires), ni même les irréductibles hargneux, grincheux, revêches, qui ne croient en rien. Ils ne sont pas nihilistes. Bien au contraire, ils sont désireux, animés, enivrés, follement amoureux des objets qu’ils défendent, que ce soit la religion, la tradition, le beau dans la langue, les irrécupérables débris du temps, les mœurs et tout ce qui fonde la grandeur et la vertu. D’où l’on comprend pourquoi, en effet, ils sont contre la modernité… Au fond, Compagnon soutient qu’ils sont «les penseurs du modernes, ses théoriciens». Ils ont compris le moderne, et sont en avance sur ses chantres, une avance intellectuelle qui leur permet de le combattre, de le railler et de le dégrader. Ils le peuvent, tout simplement parce qu’ils sont «des modernes en liberté». L’antimoderne, une cathédrale bigarrée Toutefois, si l’antimodernisme n’est pas en soi une conviction ou une idéologie immuable, les auteurs qui s’en font les fers de lance, sans le savoir, présentent des similitudes. Ils ont souvent traversé la modernité, à l’instar de Chateaubriand en 1789, lequel se déclare «républicain par goût», Flaubert et Baudelaire en 1848 (avant de tous deux conspuer le socialisme et le suffrage universel), ou encore Péguy avec le dreyfusisme. Compagnon répète à loisir que «le moderne et l’antimoderne sont aisément et rapidement réversibles ; les termes sont souvent interchangeables». Nous sommes fatalement le progressiste de l’un, et le réactionnaire de l’autre, et l’axe disjonctif entre les deux est autant fluctuant que les caprices humains sont versatiles. Les antimodernes incarnaient, et incarnent encore des alliages sentimentaux et intellectuels bigarrés, qui n’en soustraient pas l’intérêt, bien au contraire, ils l’augmentent. Ils sont tiraillés entre les exigences irrepoussables de la modernité, des quasi-impératifs moraux, politiques et idéologiques. C’est par exemple Baudelaire, qui conspue le «monde moderne», mais qui s’enorgueillit de poser pour Nadar, photographe… Condamnés à périr sur les ruines qu’ils chérissent, dans des sépultures qu’ils haïssent, le présent comme le futur n’ont rien à leur offrir. Rien de bon, rien qui vaille, mais seulement de la pacotille, du fongible, du médiocre. C’est encore Flaubert, qui, s’adressant à Ernest Feydeau à propos de la mort de Théophile Gautier, impute à son «dégoût de l’infection moderne» la cause de sa mort en 1872 après le 4 septembre et la Commune de Paris. Les six figures de l’antimoderne et leur prodigieuse actualité La première partie de cet ouvrage s’astreint à placer le sens et la portée des inspirations qui structurent l’antimodernisme, sous la coupole de six «figures», six étant d’ailleurs un chiffre «parfait», comme le pense Saint Augustin… Malgré les ipséités marquant l’individualité des auteurs évoqués, des constantes se dégagent : l’adhésion historico-politique à la contre-révolution ; le refus philosophique des Lumières ; la succombance morale au pessimisme ; l’insistance religieuse sur le péché originel ; l’attachement esthétique au sublime ; et enfin l’ancrage stylistique autour de la vitupération. La seconde perspective que son œuvre nous offre est de l’ordre de la monographie, permettant ainsi de circonstancialiser les personnes et leurs œuvres. Une occasion de revenir sur des auteurs moins traités par l’historiographie littéraire, comme Lacordaire, Lazare, Darmester, ou encore Maritain, Rivière et Monnerot. Que retenir de tout cela ? Au fond, il ressort que les antimodernes semblent tristes. Tristes devant la chute perpétuelle du Sacré, de la Tradition, du Beau, du Grand, et consternés, voire abattus, face à l’abaissement transversal et ravageur de la société individualiste, farcie de progressisme et d’utopies, engraissée de laideur et d’amour-propre. Au fond tout est dit, avec Chateaubriand qui s’écriait : «Malheureusement, je ne suis pas une créature du présent !». Ces antimodernes sont des boussoles pour qui s’égare, et des phares pour les bateaux ivres. Ils sont dans nos bibliothèques, nos armoires, dans le Panthéon des arts. Nous en avons des bustes, des poésies, des carnets, des sentences et des diatribes en mémoire. Ils reposent désormais dans l’empyrée des auteurs divins, et ce livre est un bréviaire retraçant leur généalogie, cette formidable dynastie constituée non par le sang des veines, mais par l’encre qui coule, messagère des larmes que la modernité leur causait. [ Signé : Esteban Maillot le 11 décembre 2021 . Étudiant à l’École de Droit d’Assas, Petit romantique désenchanté, j’ai grandi en maudissant l’hydre numérique et le crépuscule des pensées. Déçu par la modernité, j’ai trouvé un fidèle compagnon dans Chateaubriand, et un griffant psychologue dans Nietzsche. Donnez-moi de la boue, j’en ferai de l’encre. Ainsi je serai apaisé et délivré. ] VOUS VENEZ DE LIRE UN ARTICLE EN ACCÈS LIBRE. Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance. Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !