Le jugement que l'on est en droit de porter sur le mandat de Nicolas Sarkozy ne peut être que globalement négatif, comme l'aurait dit en d'autres temps Valéry Giscard d'Estaing, autre président sortant malheureux.
Car que d'occasions perdues, que de possibilités inexploitées !
En 2007, Nicolas Sarkozy avait toutes les cartes en main avec un gouvernement à sa botte, une large majorité au Sénat et à l'Assemblée nationale, une opinion publique majoritairement favorable et une économie en bon ordre : cinq ans après, tout cela était devenu un champ de ruines. Bien sûr, la crise était passée par là. Mais, surtout, la France a clairement été victime d'une "mauvaise gouvernance" selon l'expression à la mode.
Nicolas Sarkozy, au tempérament impulsif et léger, aura été victime, avant tout, de lui-même. Il n'aura pas réussi à se faire aimer des Français. Bien plus, il aura suscité chez beaucoup de nos compatriotes une réelle animosité, une sourde rancoeur, qui auront pesé lourd dans la balance.
Mais était-il vraiment fait pour être président de la République ? N'est-on pas tout simplement en présence d'une simple, monstrueuse et incroyable "erreur de casting", délibérément commise par l'intéressé
lui-même ?
C'est ce que nous semble dire l'analyse de ces années Sarkozy, ces années perdues pour la France.
Yves-Marie Laulan a été successivement au cabinet de Michel Debré, secrétaire national du RPR, président du Comité économique de l'OTAN et professeur à Sciences Po, à l'ENA et à Paris II. Il préside aujourd'hui l'Institut de Géopolitique des Populations.