Avec un jugement acéré, ce traducteur émérite, ce grand passeur sait trouver le mot juste en se gardant toujours du mot de trop. Il nous ouvre ses trésors. Il nous introduit à ses sanctuaires intimes, grands écrivains ou "écrivains de retrait" comme il dit. On garde de ce livre quelque chose comme une musique jamais prise au dépourvu, ni berceuse ni comptine ou ritournelle, un andante qui va tranquillement son chemin car "il faut marcher, nous dit Pierre de Place, marcher toujours pour ne pas tomber". On a envie de marcher avec lui ! Abbé Guillaume de Tanoüarn
Né à Courbevoie le 11 avril 1934, Pierre de Place est issu d'une famille de tradition catholique, royaliste de coeur, du côté paternel (son père, Jacques de Place, accompagne le docteur Martin, grand maître du renseignement et de l'action clandestine, dans ses combats successifs contre la subversion communiste, l'occupation allemande, l'abandon de l'Algérie) et syndicaliste révolutionnaire du côté de son grand-père maternel, Édouard Berth, disciple et ami de Georges Sorel.
En 1955 il suit des cours à l'Institut international de recherches diplomatiques à Paris et effectue un séjour d'études à Madrid. Fin 1956, il s'embarque pour l'Amérique du Sud, travaille au Venezuela sur un champ de pétrole, fait des voyages exploratoires en Amazonie et dans les Andes péruviennes, se lie avec les milieux littéraires et artistiques du continent, publie des articles et des poèmes dans les médias locaux. En 1962, il épouse Cristina Marié. Professeur aux instituts français de Santiago du Chili puis de Caracas et à l'université du Venezuela, il traduit des auteurs tels que Maurice Blanchot, André Breton, Roger Caillois, Jean Grenier, etc., pour les éditions Monte Avila de Caracas qu'il représente à Paris de 1975 à 1988. Parallèlement, il entre au comité de rédaction de Monde et Vie (dont il avait été le correspondant en Amérique latine) aux côtés de Jean Sodini, Claude Giraud, Danièle Martin et Pierre de Villemarest. Il vit actuellement à Saint-Jean-de-Luz, la "cité des corsaires".