A quoi va tout cela, toute cette recherche, philosophie, lettres, poésie, en fin finale ? Ne serait-ce pas à se trouver mieux chez soi dans ce grand monde ? Il Y a une amitié à faire avec tous les anciens, tous les philosophes, lettrés, poètes, avec tout l'effort humain, mais surtout avec la vivante nature, la Création. La voir devant soi qui rebâtit son corps, lève sa face immense, nous regarde avec ce secret au fond des yeux , et faire alors amitié avec elle ; ce devrait être cela, la formation. Il faudrait non pas seulement dire, mais faire sentir. Passer sur la terrasse d'herbe verte où l'amitié peut se faire, au matin : indiquer les chemins qui y mènent, de buisson en buisson, de chose sentie en chose sentie, d'idée saisie en idée saisie. Si c'est là l'école buissonnière, peut-être cette école apprendra-t-elle à trouver, devant l'étendue, sous un églantier, ce que les heures de classe apprenaient assez peu à chercher. Avancer de colline en colline, de rencontre en rencontre, tracer moins un programme qu'un cheminement. Et peut-être, loin des routes qui mènent aux lycées et aux casernes, devant quelque rosier sauvage, arriver là où l'on a la vue grande, et dans la paix, sous la rumeur des branches, tout le grand air.