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Le XIXe parallèle - Flâneries littéraires hors des sentiers battus

Référence : 122743
4 avis
Date de parution : 24 mars 2022
EAN 13 : 9782372712071
Nb de pages : 348
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Description
Il y a le traditionnel "récit national", il y a l'actuel "politiquement correct", voire la "déconstruction historique" : bref, il y a l'Histoire officielle et convenue. Et en regard, il y a l'envers de l'Histoire, les marges oubliées, les franges suspectes : une vision tellement plus amusante, tellement plus vivante.
Faire connaître, de façon agréable, quoique parfaitement documentée, certains aspects peu connus de l'Histoire : telle est l'ambition du présent ouvrage, lequel propose une galerie de portraits, de figures (nées au XIXe siècle) de l'antilibéralisme catholique et du nationalisme français, qui eurent, en leur temps, une influence majeure.
De Drumont à Céline en passant par la Comtesse de Ségur et Mgr Benigni, de Dom Guéranger à Barrès en saluant au passage Louis Veuillot, Mgr Dupanloup ou Charles Maurras, sans oublier les grands journalistes que furent Melchior du Lac et le père Vincent de Paul Bailly, tout un passé en partie occulté renaît sous nos yeux.
Des événements (le Syllabus, le retour à la liturgie romaine), des journaux (L'Univers, La Croix), des oeuvres littéraires et politiques (Scènes et doctrines du nationalisme aussi bien que Bagatelles pour un massacre), des institutions (l'Action française, la Sapinière), revivent à travers ceux qui les ont faits et vécus.
Laissez-vous entraîner dans ce "XIXe (siècle) parallèle", même s'il ne sacrifie à aucune bienpensance, ni ne respecte les idoles du jour. 
Grégoire Celier, prêtre et docteur en philosophie (Sorbonne Université), s'est spécialisé depuis plus de quarante ans dans l'histoire de l'antilibéralisme catholique et du nationalisme français au XIXe siècle.
TitreLe XIXe parallèle - Flâneries littéraires hors des sentiers battus
Auteur CELIER (Abbé Grégoire)
ÉditeurVIA ROMANA (EDITIONS)
Date de parution24 mars 2022
Nb de pages348
EAN 139782372712071
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)10
Largeur (en mm)135
Hauteur (en mm)205
Poids (en Kg)0.40
Critique du libraire
Une promenade littéraire hors des sentiers battus de figures et écrivains connus ou méconnus des XIXe et XXe siècles. « Portraits de «personnages nés au XIXe siècle, qui touchent de près ou de loin à l'antilibéralisme et au nationalisme [...], essentiellement en France» : Sommaire : Préface Introduction : Drumont sans les juifs, Edouard Drumont, 1844-1917 L'invention d'un écrivain, Comtesse de Ségur, née Rostopchine, 1799-1874 Un chef-d'oeuvre d'éloquent escamotage, Mgr Félix Dupanloup, 1802-1878 Les intuitions du "Docteur liturgique", Dom Prosper Guéranger, 1805-1872 Un homme fait pour être journaliste, Melchior du Lac, 1806-1872 Les amitiés inattendues d'un journaliste catholique, Louis Veuillot, 1813-1883 Un journal catholique au XIX° siècle, Louis Veuillot, 1813-1883 "Le Moine" fondateur du journal La Croix, Père Vincent de Paul Bailly, 1832-1912 La "Fraternité Saint-Pie V", Mgr Umberto Benigni, 1862-1934 Entre la "race" et la nation, Maurice Barrès, 1862-1952 Une opinion sur Charles Maurras et le devoir d'être catholique, 1868-1952, Charles Maurras, 1868-1952 L'Action française et la "politique romaine", Charles Maurras, 1868-1952 Céline sauvé par ses pamphlets ? Louis-Ferdinand Céline, 1894-1961
Les avis clients
Une promenade littéraire ?
5/5 Lectures Françaises.
.----. Une promenade littéraire hors des sentiers battus de figures et écrivains connus ou méconnus des XIXe et XXe siècles. « Portraits de «personnages nés au XIXe siècle, qui touchent de près ou de loin à l'antilibéralisme et au nationalisme [.], essentiellement en France» : « - Édouard Drumont : «l'on réussit à laisser de côté cette question juive» dont traite une notable partie des écrits de Drumont, on découvrira que «œuvre examine de nombreux autres sujets, et de façon souvent intéressante». « - La comtesse de Ségur dont Louis Veuillot «discerné avec beaucoup de lucidité littéraire les raisons profondes» de son succès [littéraire] durable. « - Mgr Félix Dupanloup : sa brochure, un «œuvre d'éloquent escamotage» (Montalembert) «sur le Syllabus avec un air de réflecteur et des prétentions d'éteignoir» (L. Veuillot). « - Dom Prosper Guéranger : «puissante vague de redécouverte et de réappropriation de la liturgie qui a traversé le peuple chrétien depuis la fin du XIXe siècle [.] possède une origine nettement guérangéenne ». « Suivent plusieurs pages consacrées à Melchior du Lac, journaliste à L'Univers, dont Louis Veuillot «parlait pas seulement de lui comme de son ami, mais comme de son "maître"», puis à Veuillot lui-même (ses amitiés inattendues) et à l'histoire du journal L'Univers. « Les deux portraits suivants sont ceux : du père Vincent de Paul Bailly, fondateur du journal La Croix, «méconnu qui se trouve pourtant mêlé à l'émergence de trois œuvres catholiques majeures du XIXe siècle : les conférences de Saint-Vincent de-Paul [.], L'Univers [.] et la Patrologie [avec l'abbé Migne]»puis de Mgr Umberto Benigni, cheville ouvrière sous le pontificat de saint Pie X du Sodalitium Pianum (la «ère »), portrait précédé de plusieurs pages sur la question du modernisme. « Enfin, l'auteur s'attache aux figures de Maurice Barrès («la race et la nation») et de Charles Maurras («opinion sur Charles Maurras et le devoir d'être catholique» et «française et la politique romaine»). Et clôt son recueil par un examen des pamphlets de Louis-Ferdinand Céline , s'interrogeant sur leur place dans l'œuvre célinienne. » Louis Gravêthe, dans Lectures Françaises n° 780 (avril 2022)
galerie de portraits
5/5 https://laportelatine.org/
.----. L’abbé Grégoire Celier, Prieur de la chapelle Notre-Dame de Consolation à Paris, vient de faire paraître un livre d’Histoire et de littérature intitulé « Le XIXe parallèle ». Il répond aux questions de l’abbé Benoît Espinasse. — Première question évidente, Monsieur l’abbé : quel est le sens de ce titre un peu énigmatique, « Le XIXe parallèle » ? Il s’agit d’une galerie de portraits de personnages, tous nés au XIXe siècle. Et comme ces personnages, au nom du « politiquement correct », sont aujourd’hui plus ou moins voués aux gémonies, ils finissent par évoluer dans un monde parallèle à l’Histoire officielle et convenue, dans les marges oubliées et les franges suspectes. Il s’agit donc du « XIXe (siècle) parallèle ». — Il faut dire que vous commencez très fort, puisque votre premier chapitre, le plus long d’ailleurs, s’intitule « Drumont sans les Juifs ». Au départ, ce devait être même le titre du livre. Mais comme ce titre aurait été trop restrictif et, avouons-le, légèrement provocateur, j’ai finalement préféré choisir un titre plus large et plus paisible. Ceci étant, ce premier chapitre donne tout de même l’orientation de l’ouvrage, et son ton. Il est à la fois autobiographique et doctrinal. D’une part, je raconte par quelle série de hasards, et par le biais de Drumont, j’en suis arrivé à me spécialiser, sur le plan historique, dans l’antilibéralisme et le nationalisme français au XIXe siècle : car il m’est tombé un jour dans les mains un livre sur Édouard Drumont, auteur dont je n’avais jamais entendu parler jusque-là. Cette lecture imprévue m’a dégagé des perspectives que j’ai constamment suivies. — Ce premier chapitre n’est pas uniquement autobiographique : il propose en outre une certaine vision de l’œuvre de Drumont. Effectivement, si la découverte de Drumont m’a ouvert de nombreux chemins intellectuels que j’ai parcourus ensuite, il a d’abord été ma première et capitale lecture sur ce sujet. Toutefois, de façon un peu étrange, et cependant en parfaite consonance avec mon tempérament, ce n’est pas l’aspect « juif » (ou « antijuif », plutôt) de cette œuvre qui m’a retenu, alors qu’il s’agit pourtant de son axe majeur. D’où le titre « Drumont sans les Juifs ». J’ai trouvé bien d’autres choses que les Juifs dans les livres de Drumont, par exemple une initiation à la doctrine sociale de l’Église, une découverte du socialisme français, une description des principes de l’ancienne monarchie française face au pouvoir de l’argent, une réévaluation de mon opinion sur la Commune de Paris et sur les attentats anarchistes, une analyse du parti conservateur (la Droite, dirait-on aujourd’hui), etc. Je cite ainsi de nombreux textes de Drumont sur ces sujets, les mettant en perspective, ce qui permet à mon lecteur d’aujourd’hui de profiter de mes propres lectures faites durant de très longues années. — Car cet ouvrage ne date pas d’hier ? Le florilège des textes de Drumont que j’utilise dans ce premier chapitre a été constitué, en fait, il y a quarante-cinq ans. Les autres chapitres ont été écrits au fil des années, au gré d’articles dans diverses publications : seuls les chapitres finaux consacrés à Maurice Barrès et à Louis-Ferdinand Céline ont été rédigés assez récemment, et dans l’optique de ce livre. Toutefois, chacun des chapitres a été soigneusement revu, réécrit, vérifié, complété en vue de ce livre. Il s’agissait d’offrir au lecteur un tout cohérent, même si le propos est celui d’une « promenade littéraire et historique », qui postule une lecture agréable et facile. — Drumont n’est évoqué que dans le premier chapitre : votre choix du titre actuel est donc plus pertinent que si aviez effectivement intitulé le livre, comme prévu, « Drumont sans les Juifs ». Ensuite, on découvre bien d’autres personnages intéressants, par exemple pour commencer la célèbre Comtesse de Ségur. Je m’attache à des figures dont certaines sont très connues, comme Céline ou, effectivement, la divine Comtesse, mais aussi à d’autres quasi inconnues, comme Melchior du Lac ou Vincent de Paul Bailly. Mon but, toutefois, n’est pas de redire ce que tout le monde connaît, ce que la moindre fiche Wikipédia raconte. On ne trouvera pas dans cet ouvrage des points de vue conventionnels, des considérations aseptisées, des réflexions convenues, des observations gentiment conformistes. « Le clavier bien tempéré » n’est certes pas mon idéal intellectuel. Je m’efforce au contraire à chaque fois d’avoir un point de vue original, un angle spécifique, pour ne pas tomber dans des redites ou des trivialités. Ce sera au lecteur de juger si j’y ai réussi ! — Quel a été le critère de choix des personnages évoqués ? C’est à la fois l’effet d’un certain hasard, et d’une orientation personnelle profonde. J’ai été amené, au cours de ma carrière de journaliste (souvenez-vous que j’ai dirigé la revue Fideliter durant treize années), à aborder certains de ces personnages. Par exemple, nous avons traité de la Comtesse de Ségur pour un dossier sur la littérature de jeunesse, de Mgr Dupanloup dans un dossier sur le Syllabus, etc. J’aurais évidemment pu confier le soin d’écrire l’article à un autre que moi. Mais quand le personnage m’attirait, m’intéressait, me passionnait, je me réservais le soin d’écrire l’article nécessaire. C’est ainsi qu’est née progressivement cette galerie de portraits, sous la pression des circonstances, mais plus fondamentalement parce que je souhaitais aborder telle ou telle figure qui me correspondait. Pour Dom Guéranger, il y avait de plus un intérêt personnel. Je suis, par mon père, manceau d’origine. Mon arrière-grand-père habitait près de Solesmes et fut, au temps des expulsions anticléricales, l’avocat du monastère fondé par Dom Guéranger. Il a d’ailleurs été décoré du titre de comte romain par saint Pie X, à la demande des moines de Solesmes, et un Celier a été jusqu’à assez récemment président des Amis de Solesmes. J’ai donc voulu, par piété filiale, rendre hommage au restaurateur de Solesmes. — On sent que vous aimez vos personnages, pourtant considérés comme « sulfureux ». J’admire mes héros, et je ne m’en cache pas. Ceci dit, je ne suis pas confit en dévotion à leur égard. J’ai pleinement conscience de leurs limites, parfois de leurs erreurs, et je n’ai aucune raison de les cacher, quand c’est pertinent pour mieux comprendre le point de vue évoqué. Je refuse aussi bien le « politiquement correct » que le « politiquement incorrect », à partir du moment où il s’agit d’une idéologie et d’un système. Je m’efforce de rester totalement libre dans mes jugements et appréciations. Nous sommes en une époque de censure, d’annulation (cancel culture), d’interdiction, de sentences capitales (au moins dans les mots). Ce livre se situe totalement en dehors de cette ambiance. Je parle en toute franchise et honnêteté de personnages historiques, qui sont sans doute critiquables, mais qui n’ont, que je sache, assassiné personne. Quand je pense que de grands massacreurs comme Danton et Robespierre possèdent respectivement une vingtaine de rues à leur nom en France ; quand je songe qu’un archi-criminel scandaleux comme Lénine est gratifié de près de quatre-vingt-dix rues, toujours en France, je me dis que parler de Drumont, de Maurras, de Veuillot ou de Mgr Benigni est vraiment permis aux honnêtes gens. Ceci étant, la fin de mon introduction comporte un avertissement en direction des personnes sensibles : ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains, il risque de fortement choquer les partisans des droits LGBT+ et du langage inclusif (rires). — L’orientation des différents chapitres est assez fortement religieuse… Je suis tout de même un ecclésiastique, membre de la Fraternité Saint-Pie X : il est assez normal, voire plutôt rassurant, que je m’intéresse à la religion ! Effectivement, j’aborde principalement des thématiques à dimension religieuse. Il s’agit donc d’un livre d’Histoire politique et littéraire (et même journalistique, car la plupart des protagonistes furent des journalistes), mais sur une base religieuse. Ainsi, quand il s’agit de Maurras, je tourne autour de la condamnation de l’Action Française par Pie XI en 1926. Lorsque je parle de la Comtesse de Ségur, je m’intéresse à ses liens d’amitié avec le journaliste catholique Louis Veuillot. Etc. — Ce livre se situe à mille lieux de l’ouvrage sur l’éternité du monde chez saint Thomas d’Aquin, à propos duquel vous aviez accordé à La Porte Latine un entretien le 28 mai 2020. Comme je le disais dans ce précédent entretien, je suis un homme partagé entre les sciences religieuses, la philosophie et l’Histoire religieuse et politique du XIXe siècle. Dans le livre auquel vous faites allusion, issu de ma thèse en Sorbonne, je faisais de la pure philosophie. Dans celui-ci, je m’abandonne à cet autre vice qu’est l’Histoire. Mais, dans les deux cas, je me suis efforcé de proposer un livre sérieux, bien documenté et argumenté, et autant que possible agréablement écrit. J’espère que ceux qui ont fait l’effort de me lire en philosophie voudront bien me suivre encore en Histoire. Et je souhaite que ceux qui furent alors rebutés par l’aspect philosophique acceptent au moins de se frotter à de l’Histoire. [ Publié le 17 mars 2022, signé : Abbé Grégoire Célier ] PS : La porte latine, QUI SOMMES-NOUS ? La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X ( qui nous édite ) est une société de prêtres catholiques fondée par Monseigneur Marcel Lefebvre en 1970. Son but essentiel est la formation de bons prêtres par les moyens que l’Eglise a toujours employés : le saint sacrifice de la messe dans son rite de toujours, la prédication de la foi et de la morale catholiques, la dispensation de la grâce par les sacrements de l’Eglise, la doctrine catholique puisée aux meilleures sources, la vie en commun dans la charité et la prière.
Une galerie de portraits.
5/5 Le salon beige.
.----. L’abbé Grégoire Celier, prêtre et docteur en philosophie, spécialisé dans l’histoire de l’antilibéralisme catholique et du nationalisme français au XIXe siècle, vient de publier un ouvrage regroupant des articles rédigés au fil du temps. Le XIXe parallèle : flâneries littéraires hors des sentiers battus propose une galerie de portraits, de figures (nées au XIXe siècle) de l’antilibéralisme catholique et du nationalisme français, qui eurent, en leur temps, une influence majeure : Drumont, Céline, la Comtesse de Ségur, Mgr Benigni, Dom Guéranger, Barrès, Louis Veuillot, Mgr Dupanloup, Charles Maurras, Melchior du Lac et le père Vincent de Paul Bailly. Via des figures littéraires politiquement incorrectes, l’auteur revient sur des évènements comme le Syllabus, le retour à la liturgie romaine, l’Action française, la Sapinière… Sur la liturgie romaine, promue par Dom Guéranger, l’abbé Célier écrit : Nous avons largement tendance à sous-estimer la brisure que fut la Révolution. Il y eut tout de même dix années d’interruption plus ou moins totale du culte, mais surtout la cessation complète de la vie intellectuelle catholique : les séminaires, les universités, les bibliothèques, les recherches, tout fut interrompu, détruit, fermé, spolié. Les traditions intellectuelles, bien précieux et impalpable, s’interrompirent. Ceux qui avaient été anciennement formés selon des méthodes scientifiques moururent, ou alors revinrent brisés, malades, vieillis prématurément d’un exil douloureux où, souvent, ils avaient connu la misère et l’indigence. Leurs instruments de travail, leurs livres, leurs manuscrits, tout était devenu inaccessible. On reproche souvent à l’Eglise de France au XIXe siècle d’avoir été peu intellectuelle, et le reproche n’est pas entièrement infondé. Mais il faut prendre la mesure de ce traumatisme, et percevoir qu’il a fallu presque trois quarts de siècle à cette Eglise pour se relever de sa ruine intellectuelle. On peut en effet dater de la loi de 1875, qui permet l’ouverture des Instituts catholiques, le moment où la haute science ecclésiastique commence véritablement à renaître, même si ce fut au début de façon encore modeste. Nous connaissons la suite : face à ce renouveau, la République, qui gouverne mal mais se défend bien, va expulser les congrégations, dont les enseignantes, et tenter d’affaiblir l’Eglise par la loi de 1905. Néanmoins, l’Eglise qui est en France a connu une autre crise, interne, via la condamnation de l’Action française, à propos de laquelle l’auteur écrit : Cette décision de condamner l’Action française, c’est certain, a été lourde de conséquences ; elle fut un tournant majeur dans l’évolution de l’Eglise en France et ensuite de l’Eglise universelle. La part qui revient à l’aspect historique de la condamnation et celle qui revient à l’aspect doctrinal dans l’influence ultérieure de cette même condamnation sont en pratique impossible à démêler. Mais, comme il a été dit au début de cet article, la condamnation de l’Action française ne peut être éludée : il faut se situer par rapport à elle, dans l’analyse de l’évolution de l’Eglise. L’une des conséquences les plus importantes de cette condamnation de 1926 fut qu’elle permit à tout un courant de pensée et d’action, à tout un personnel, plus ou moins marginalisé depuis saint Pie X, de resurgir en force et d’occuper les allées du pouvoir, au détriment d’un autre courant jusque-là dominant. C’était déjà le grand remplacement. [ Signé : Michel Janva le 25 mars 2022 ]
Le paradoxe, le contrepied, voire la provocation.
4/5 https://lanef.net/
.----. En 4e de couverture, l’éditeur nous dit que Grégoire Celier est « docteur en philosophie » et qu’il « s’est spécialisé depuis plus de quarante ans dans l’histoire de l’antilibéralisme catholique et du nationalisme français au XIXe siècle ». Il aurait dû ajouter que Grégoire Celier est prêtre. On comprend bien que l’abbé Celier, dans ce livre, n’engage pas la Fraternité Saint-Pie X dont il est membre, et que ce n’est pas sa qualité de prêtre qui a guidé le choix des onze auteurs qu’il nous présente ici. L’abbé Celier, dans tous ses écrits et de façon habituelle, aime le paradoxe, le contrepied, voire la provocation. Ici, dans le chapitre qu’il consacre à Édouard Drumont, il évoque principalement non la question juive, mais l’influence que la doctrine sociale de l’Église a eue sur les autres combats de Drumont. Dans un des deux chapitres consacrés à Maurras, il s’oppose à la vulgate qui veut que la condamnation de l’Action française par Pie XI fût essentiellement politique et il reprend, pour l’essentiel, l’analyse de l’abbé Berto qui a exposé en 1968 les fondements doctrinaux de cette condamnation. C’est par un coup de force que Céline, né en 1894, figure dans ce recueil consacré à des auteurs du XIXe siècle, mais l’abbé Celier voulait analyser les trois célèbres pamphlets de Céline (toujours interdits de publication aujourd’hui). [ Signé Yves Chiron, numéro de juillet-août 2022 de La Nef ] PS : Qu'est-ce que La Nef ? : La Nef a été créée en décembre 1990, c'est un magazine mensuel, catholique et indépendant. Ce faisant, La Nef s'inscrit clairement et sans complexe dans une ligne de totale fidélité à l'Église et au pape qui la gouverne.