I’m a lonesome cowboy
5/5 Le Choc du Mois .
.----. I’m a lonesome cowboy
Vous n’y connaissez rien aux cowboys chantants ? Tout au plus connaissez-vous
quelques airs de country ou quelques airs de westerns et ce n’est même pas sûr. Même
les fumeurs de Malboro ne connaissent plus John Wayne ! En outre les nouvelles
générations ne perçoivent le western que par sa version parodique dite spaghetti.
Tout
se perd et tout se transforme dans le grand oubli général. Dès lors le petit opuscule
constitué de notices biographiques détaillés sort de l’oubli tout ce monde des singing
cowboys « dernière incarnation de l’idéal américain : le cowboy bagarreur, simple et travailleur, en tant
que héros moral ». On croit volontiers Alain Sanders sur parole. Néanmoins, pour que
l’ouvrage soit parfait, il eut fallu un CD d’accompagnement ! [ Signé : DS dans " Le Choc du Mois ", n° 35, janvier 2010 ]
Popularité de ce type de divertissement.
4/5 Rivarol .
.----. Les malades de l'Ouest américain, des mustangs, du dobro, de la blue grass et de la country
danse vont s'arracher ce livre où sont recensés pas moins de 55 des plus grands chanteurs
de country qui, entre les années 1930 et 1960, tournèrent des centaines de films – de cowboys comme on disait alors.
Les moins initiés se souviendront de Roy Rogers, Marty
Robbins, Gene Autry, Patsy Montana, et autres Eddie Dean, pour la plupart nés dans
une cour de ferme et poussés sur les routes par la grande misère de 1929. Ils
reconnaîtront en même temps le clin d’œil de l'auteur qui aura glissé dans sa liste les
monuments que furent Bing Crosby et John Wayne – et il aurait pu ajouter Elvis
Presley.
Le premier, s'il se hasarda souvent dans la country, ne tourna-t-il pas en 1936
dans Rythm on the Range, un western qui fut un immense succès et ouvrit la voie pour
trente ans à la déferlante des cow-boys chantants de Hollywood ? Quant au second, certes
doublé dans les séquences musicales, il n'en figura pas moins dans treize films du genre,
ce qui prouve la popularité de ce type de divertissement.
Mais le livre d'Alain Sanders va bien au-delà. Il montre sans y paraître l'énormité de la
dépossession d'une culture et d'une civilisation qui depuis un demi-siècle ont été
squattées par toutes les peuplades de la terre. Entre les deux guerres, l'Amérique était
une nation rurale et se reconnaissait dans ces chanteurs et ces films qui la représentaient
telle qu'elle était. Blanche, chrétienne, fière de son identité euro-américaine et
formidablement généreuse. A voir ce qu'elle est devenue dans le chaos multiracial
illustré par Martin Luther King et Obama, on comprend quelle révolution génétique
soigneusement tue a roulé sur ce continent. La catastrophe urbaine qui s'est abattue en
quelques décennies sur les grandes métropoles les a transformées en cloaques verticaux
pris d'assaut par des dizaines de millions d'allogènes n’ayant avec l'Amérique d'hier
aucune communauté de culture, d'histoire, de moeurs et de destin. Soucieux seulement
de plaquer leurs rites exotiques sur une vision strictement urbaine, consumériste,
réfractaire à tout ce que charriait depuis quatre cents ans la civilisation dominante
profondément européenne.
Les sit coms débiles diffusent sur tous les écrans de télévision du monde une image
affligeante du pays qui fut celui des grands espaces et de la frontière, « terre des hommes libres
et patrie des braves » comme le clame le Star-Spangled Banner. Cette Amérique down town
visqueuse, grouillante, sombre, sale, bruyante, que nous enfournent jusqu'à la nausée ses
feuilletons policiers avec leur commissaire toujours noir, leur flopée d'inspecteurs
chicanos, le génial technicien asiatique et les inévitables assassins caucasiens, s'enrobe de
reg,
gae, de hip hop et des syncopes analphabètes des raps enragés. -
Ils sont les grimaces
déliquescentes d'une société dissonante, antagoniste, haineuse et, demain, hostile.
Le western et la musique country étaient hier l'expression d'une Amérique conquérante,
homogène et harmonieuse. Celle de l’urban mousek et des séries policières ou urgentistes
représente un empire moribond, en guerre avec lui-même. Multiracial. [ Signé : Jim Reeves dans " Rivarol ", n° 2940 du 19 février 2010 ]