Faut-il vraiment donner au CCFD ?
5/5 Le Salon Beige .
.----. Dans Le Terrorisme pastoral, Résurgence de la théologie de la Libération, Jean-Pierre
Moreau dévoile les liens du Comité catholique Contre la Faim et pour le
Développement (CCFD) avec les mouvements prônant la théologie marxiste de la
libération. On y apprend :
« [A]u conseil d’administration actuel du CCFD, le représentant de l’ACO [Action
catholique ouvrière] est inscrit à la CFDT et au PS et [...] celui de la JOC [Jeunesse Ouvrière
Chrétienne] a signé le programme de Martine Aubry et [...] était présent sur la liste des
1000 jeunes pour DSK. » [p.56]
A la page 136, on apprend que Guy Aurenche, avocat et président du CCFD depuis le
1er janvier 2009 a signé en 2000 les 5 propositions pour l’Eglise du groupe Paroles,
parmi lesquelles :
« Nous demandons aux responsables [de l’Eglise] un changement de discours dans le
domaine de la bioéthique et de la morale familiale, conjugales, sexuelle. [...] Nous
demandons aux responsables de modifier les pratiques actuelles de l’autorité dans
l’Eglise [...] Nous demandons aux responsables, et tout spécialement à l’évêque de
Rome, d’autoriser au plan régional de véritables débats sur l’ordination d’hommes
mariés ».
Le 22 juin 2007, le même Guy Aurenche a pris fait et cause dans un article du Monde
pour Amnesty International contre Rome, qui, par la voix du Cardinal Martino, avait
demandé à Amnesty de ne pas ajouter le droit à l’avortement parmi les droits que
l’organisation défend. Voilà une organisation « catholique » qui ne défend pas l’Evangile
de la Vie. [ Le Salon beige, 9 août 2009
Le billet de François Foucart
5/5 L'homme nouveau .
.----. La longue dérive du CCFD
Le titre d'un ouvrage récemment paru m'avait intrigué : Le terrorisme pastoral (1). En fait, il
s'agit d'un sujet qui fit quelques bruits dans les années 1980 : le Comité catholique
contre la Faim et pour le Développement (CCFD), association humanitaire très
officiellement soutenue par l'épiscopat. À l'époque, plusieurs articles retentissants
avaient paru dénonçant, preuves à l'appui, l'usage parfois scandaleux des fonds versés
par les braves gens, notamment au moment du Carême : financement de mouvements
révolutionnaires en Amérique du Sud, d'une radio communiste au Vietnam, d'une revue
anti-Pinochet au Chili (La Bicycletta), participation à la défense armée du Front Sarahoui
alors qu'il était question de lait en poudre, etc.
À Lourdes, lors de l'Assemblée plénière
de l'épiscopat, je me souviens avoir vu, Mgr Vilnet, alors Président, dire après avoir lu le
titre mais pas l'enquête : « Nous nous élèverons toujours contre la calomnie. » Mgr Vilnet, grand
ami du CCFD, se trompait cependant. Le CCFD fit un procès qu'il perdit,
contrairement à ses dires (en faisant l'amalgame avec une autre procédure contre l'UNI),
et le substitut Philippe Bilger avait dit que les faits étaient établis : «l'ai le sentiment ici que le
religieux se dévoie dans le politique et que le politique pour se justifier est ressourcé dans le religieux. »
Vingt-cinq ans après qu'en est-il et l'épiscopat a-t-il fait amende honorable ? Guillaume
Maury, auteur de l'article en 1985, et d'un premier ouvrage (L'Église et la subversion), et qui
signe aujourd'hui de son vrai nom Jean-Pierre Moreau, affirme et démontre que non.
Rien ne semble avoir changé si ce n'est que l'on en parle moins dans les églises, mais
plus dans les instances internationales (qui drainent beaucoup d'argent). Certains
évêques, piégés par une lecture oblique de l'Évangile, par le politiquement correct et le
désir de paraître dans le vent humanitaire, continuent à refuser de voir les choses en
face. C'est pourtant simple. Oui, il faut d'abord que les gens aient le ventre plein avant
de leur présenter l'Évangile. Oui, l'action humanitaire est nécessaire et signe de
chrétienté. Oui, les 15 000 bénévoles du CCFD sont de braves gens, généreux. Mais ils
sont désinformés : ils ignorent qu'une manipulation idéologique de la religion, le retour
obstiné d'une certaine théologie de la libération, sont catalyseurs de tensions et même de
violence dans le tiers-monde.
On verra avec bien des détails que le CCFD est moteur
dans le fameux Forum social du Brésil comme on verra l'affiliation au groupe « Paroles »
très anti-Vatican. On verra enfin que les évêques français ne veulent pas se convertir à la
vérité. Le dossier, pourtant, est là, à nouveau. [ " L’Homme Nouveau ", n° 1447, samedi 6 juin 2009 ]