Un excellent petit ouvrage
5/5 Revue Item .
.----. Ce fameux synode vient de s’achever, avec les résultats que nous savons, et il me plaît de puiser quelques réflexions à son sujet dans un excellent petit ouvrage, très accessible, et qui tombe à pic : Le Synode sur la famille en 100 questions, un vrai petit catéchisme, avec questions et réponses. Le relire encore aujourd’hui ne sera pas inutile car ce synode, avec le para-synode, a fait entendre tellement de discours divergents que les meilleurs peuvent en être demeurés troublés. Et nous pourrions donc lire ce petit catéchisme, et le relire en nous laissant guider par l’excellent ami qui en a été le promoteur, et qui résume ainsi son avis : « Tout me semble essentiel dans ce livre, cependant s’il fallait choisir je retiendrais cinq aspects. » Ces cinq aspects sont résumés en propositions qui expriment clairement la pensée et la foi de l’Eglise. Elles méritent que chacun d’entre nous les pèse sérieusement pour se rendre compte de son accord ou son désaccord avec cette foi salutaire. Depuis tant d’années nous avons entendu tant de discours étranges que nous avons pu être contaminés par l’erreur, et je pense surtout aux plus jeunes d’entre nous, soumis à tant de pressions extérieures qu’ils en viennent parfois à se demander si leurs parents ont vraiment raison. Mais lisons tranquillement ces cinq affirmations :
La révolution sexuelle post-soixante-huitarde est un retour aux anciennes coutumes païennes où la satisfaction sexuelle triomphait du sens du devoir et des responsabilités.
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L’Église n’est pas là pour s’adapter au monde mais pour lui annoncer l’Évangile.
La conscience personnelle n’est pas infaillible. Elle n’est pas un absolu. Son honneur consiste à réfléchir librement et à obéir à la loi naturelle et divine.
L’opposition entre la Justice et la Miséricorde est artificielle. Une action injuste n’est jamais miséricordieuse.
Seule l’aide de la grâce divine peut permettre aux époux de vivre la chasteté conjugale.
Nous ne devrions avoir aucune difficulté avec ces propositions, car elles relèvent des données élémentaires de la loi naturelle, avant de relever de la foi et de la morale, mais il est triste et inquiétant de constater que tant de nos pères synodaux doutent et font douter de ces vérités ! Ils ne croient plus à l’ordre moral gravé par Dieu dans la nature et dans le cœur de l’homme. A force de croire en l’homme, ils ne croient plus que celui qui l’a créé a sur lui un merveilleux projet et qu’il a déposé en lui tous les moyens de parvenir à sa réalisation ; mais ces moyens ne sont pas facultatifs, et c’est à l’Eglise de les dévoiler à l’homme, et de l’aider à les utiliser sagement.
Mais voilà… même si nous lui devons Humanae Vitae, c’est Paul VI qui a osé proclamer pour conclure le Concile : « Nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme… Un courant d’affection et d’admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c’est l’exigence de la charité comme de la vérité, mais, à l’adresse des personnes, il n’y eut que rappel, respect et amour. Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été non seulement respectées, mais honorées ; ses efforts soutenus, ses aspirations purifiées et bénies. »
Depuis que le regard sur l’homme a prévalu et est devenu admiration béate, le regard sur Dieu a été mis au second plan, et rien ne peut plus aller comme il faut dans l’Eglise. Elle demeure l’Eglise Sainte mais, jusque dans son propre sein, elle ne peut plus parler librement et se dire à elle-même cette parole de vie qu’elle a reçu mission de garder et de dire aux hommes, cette parole qui triomphe de tout, la seule parole qui résout tous les drames et toutes les situations les plus désespérées, cette parole qui est sa vie, la parole sans laquelle nul homme ne peut vivre, cette parole qui est « voie, vérité et vie » : Jésus et Jésus crucifié !
[Publié par la revue Item, extrait de : Abbé Michel Simoulin, fsspx – Le Seignadou – novembre 2015 ]