Fondé par des tribus d'Asie, mû dès l'an mille par un désir fervent d'appartenir à l'Europe chrétienne, Budapest n'a jamais cessé de résumer le meilleur de notre civilisation. Liée aux Anjou, aux Habsbourg, à l'Italie de Botticelli et du Titien ; francophile au XVIIIe, anglophile au XIXe siècle, temple de l'Art nouveau, la ville n'a jamais cessé de synthétiser toutes les valeurs du continent. Écartelé entre Orient et Occident, Budapest fut aussi malheureusement, du fait de sa position stratégique, le cadre de toutes les convoitises et le lieu de toutes les cruautés. À la veille du cinquantenaire de l'invasion soviétique, l'histoire de Budapest rappelle que l'appartenance à l'Europe peut se payer cher.
Roman vrai d'une cité martyre, roman traversé par des figures historiques aussi mythiques que Sissi ou Franz Liszt, roman du malheur urbain par excellence, de la guerre des civilisations, mais aussi des plus grands raffinements intellectuels, du courage politique et de l'abnégation, ce livre devrait faire réfléchir ceux qui croient que le destin de l'Europe peut s'affranchir de l'Histoire.
Né en 1954 en Algérie, Christian Combaz publie son premier roman, Messieurs, en 1979. Suivront Constance D., et Oncle Octave. Mais c'est le succès du pamphlet Éloge de l'âge qui le consacre en tant qu'écrivain. En 1988, il écrit à ceux qu'on n'a pas aimés, puis deux essais : Les Sabots d'Émile et Lettre à Raymond, rédigés sur un ton de polémiste chrétien proche de Bernanos. L'Académie française lui décerne en 1993 le prix Ève Delacroix "pour l'ensemble de son œuvre romanesque". Auteur aujourd'hui d'une trentaine d'ouvrages, il a été nommé, en 2006, Officier des Arts et des Lettres.