Daniel est, avec Isaïe, Jérémie et Ézéchiel, l'un des quatre "grands" prophètes que Dieu a envoyés au peuple juif pour le soutenir et le guider dans l'épreuve la plus dramatique de son histoire : la captivité de Babylone.
Sa piété, son courage, la noblesse de son caractère, sa fidélité intrépide à son Dieu et à la mission qu'il avait reçue ; des dons naturels hors de pair, que rehaussent des charismes exceptionnels ; une vie traversée d'aventures extraordinaires ; la manière vivante et aimable dont il les raconte, sans que s'y mêle la moindre forfanterie, font de lui une des figures les plus attachantes de toute l'histoire humaine. On s'est efforcé, dans le présent ouvrage, de retrouver son vrai visage, tel qu'il ressort de l'Écriture Sainte et de la Tradition chrétienne, comme nous l'avons fait dans les précédents volumes pour Abraham, pour Moïse, pour Josué, Samson, etc., et en le dépouillant du masque pseudo-scientifique sous lequel la critique a fait disparaître la noblesse de ses traits, et jusqu'à sa propre existence.
La prophétie la plus caractéristique de Daniel est le schéma qu'il a dessiné des grandes époques qui se succéderont dans l'histoire universelle, jusqu'au jour où naîtra le Messie, dont il annonce l'avènement avec une incontestable précision. Dès le début de son livre, à propos du premier songe de Nabuchodonosor, il montre dans les divers métaux dont est composée la célèbre statue, une image des empires qui détiendront successivement sur terre l'hégémonie universelle, avant que le Christ n'établisse son royaume à Lui, c'est-à-dire l'Église. Sans cesse, au cours de ses visions, il reprend le même thème, jusqu'à ce qu'enfin au chapitre IX, il annonce, avec une clarté et une netteté auxquelles il est impossible de se dérober, l'époque de la venue et de la mort du Messie.
Les prophéties de Daniel sont aussi remarquables quant à la fin du monde et à la persécution dernière de l'Antéchrist ; elles permettent une meilleure compréhension de l'Apocalypse de saint Jean.