Le 28 août 1830 au matin, on retrouve le corps du prince de Condé, pendu à l'espagnolette de sa chambre à coucher, au château de Saint-Leu. Ainsi disparaît le dernier descendant d'une branche illustre de la maison de Bourbon. Suicide ou crime ?
Le vieillard, élevé à la cour de Versailles, sous l'ancien régime, était à la tête d'une fortune colossale et, depuis des années, sous la coupe d'une ancienne maîtresse de petite condition, Sophie Dawes, qui le tyrannisait. À force d'intrigues, de chantage et de menaces, celle-ci était parvenue à se faire titrer baronne de Feuchères et à tout régenter dans la maison du prince. En ouvrant son testament, on apprend qu'elle hérite d'une partie de ses biens.
Si crime il y a, le mobile n'est pas clair pour autant : le duc avait-il l'intention, comme on le croit, de changer ses dernières volontés et de déshériter la baronne dont il était excédé ? En tout cas, habile jusqu'au bout des ongles, celle-ci s'était arrangée pour que le roi Louis-Philippe ait tout intérêt à étouffer le scandale car lui aussi recueillait, pour un de ses fils, la plus grande part du gâteau.
Dominique Paladilhe nous raconte au terme d'une minutieuse enquête le destin de ce malheureux prince qui connut les affres de l'émigration et la douleur de perdre son fils unique, le duc d'Enghien, assassiné par Napoléon. Il nous livre, à l'appui, le dossier complet d'une odieuse affaire d'héritage.
Dominique Paladilhe, ancien élève de l'École pratique des Hautes Études, s'était jusqu'ici consacré à l'étude de la période médiévale avec la publication de nombreux ouvrages comme Les Grandes Heures cathares, Les Papes en Avignon, Le Roi lépreux, Simon de Montfort et La Bataille d'Azincourt.