En marge de "Souvenirs" dictés pour être publiés au soir de sa vie, la plus célèbre femme-peintre de son époque retrouve le cahier qui a reçu ses confidences au fil des années, et le remet à sa gouvernante. Un récit instantané de son parcours, de son ascension, de sa vérité : l'enfance joyeuse; le père vénéré qui lui a appris les rudiments d'un art pour lequel elle s'est révélée très vite une élève surdouée ; la disparition subite de celui-ci alors qu'elle entrait dans l'adolescence. Tout bascula brutalement ! Adieu, la petite fille choyée !
Élisabeth dut se mettre à travailler dur pour entretenir sa mère et son jeune frère. Travailler jusqu'à l'épuisement et achever en même temps son éducation artistique. Mais grâce à des dons exceptionnels, le succès ne se fit pas attendre. Les aristocrates se bousculèrent dans son atelier pour lui commander leur portrait. Bientôt ce fut au tour de Marie-Antoinette de tomber sous le charme de ce pinceau raffiné. Élisabeth devint ainsi le peintre favori de la reine. Sa célébrité ne cessa de grandir. Puis, soudain, à l'approche de la Révolution, le tourbillon se brisa net. Il lui fallut s'enfuir pour un exil qu'elle n'aurait jamais cru si long : à Rome, à Naples, et jusqu'à Saint-Pétersbourg. Et, pour subvenir à ses besoins, où qu'elle fût, elle dut continuer à peindre inlassablement : les empereurs, les rois, les reines, les ducs, les princes. Tous ceux qui lui rendaient visite succombaient à la magie de son art.
Mais, derrière cette vie tumultueuse, que de faits cachés, de joies et de tristesses inavouées ! Un destin extraordinaire nous est dévoilé ici pour la première fois à travers le journal intime recréé d'une femme qui ne renonça jamais à se battre.
Geneviève Chauvel a consacré l'essentiel de son oeuvre à des destins de femmes exceptionnelles, mal connues et souvent calomniées. Ainsi s'est-elle penchée sur ceux de l'impératrice Eugénie (Inoubliable Eugénie), de la reine Marie Leczinska (Le Don d'aimer), de la reine de Pologne Marie Casimire (Reine par amour) ou de la fille d'un pape (Lucrèce Borgia), tous chez Pygmalion. Des années d'enquête lui permettent à chaque fois de signer des portraits émouvants et novateurs où elle allie la rigueur de la journaliste à la sensibilité de la romancière.