"Dis, maman, c'était comment l'Algérie ?" il y a quelques années, Elisabeth Fechner, pour répondre à la question de sa fille, décide de raconter le pays d'où elle vient, l'Algérie d'avant 1962. Pas seulement celle qu'elle a connue dans les années cinquante, qui finie d'être tout à fait française, mais aussi l'Oranie espagnole de sa mère, le Sidi Bel Abbés de ses grands-parents paternels, l'Algérois des Napolitains et des Maltais, l'Algérie des Siciliens de Chiffalo, des Alsaciens-Lorrains de l'intérieur, celle des Bretons venus à Surcouf, à Jean-Bart ou Lapérouse. Les plages souriantes de la côte Ouest et le décor fracassé du Constantinois. Les oasis, les palmiers et les maisons en torchis, les platanes, le macadam et les bistrots. Elle se lance d'abord sur la piste des images, rassemble des milliers de clichés qu'elle entreprend de répertorier. Il lui faudra deux ans pour arriver au bout de ce travail et reconstruire cette Algérie perdue, région par région, ville par ville, village par village, site par site, presque rue par rue... Des milliers de clichés dont elle a sélectionné cent cinquante environ pour ce livre. Restait ensuite à faire vivre un pays de papier glacé. Car comment raconter des paysages et des sites sans évoquer des modes de vie aussi différents que l'alegria des grandes villes, l'âpreté des campagnes, la nonchalance du Grand Sud, sans évoquer les senteurs de l'air, la lumière triomphante, la douceur du ciel, bref la couleur des jours que seuls pouvaient restituer ceux qui en furent les acteurs et avaient aimé ce pays ? D'où ces textes confiés à une trentaine de témoins, d'âges et d'origines différents, certains célèbres, d'autres non, mais qui, tous, ont entrepris de célébrer le génie des lieux.
Elisabeth Fechner, journaliste est née à Oran en 1944. Article d'occasion, vendu dans la limite des stocks disponibles.