Quel est le peuple, quelle est la nation qui devrait être la première du monde par ses vertus, par son passé, par ses exploits, par ses croyances ? Quel est le peuple, quel est le seul peuple dont l'histoire nationale soit en même temps l'histoire religieuse, et celle-ci, celle de tous les peuples de la chrétienté avant la descente du Fils de Dieu parmi nous ! Ce peuple devrait être, n'est-ce pas, par définition déjà, l'exemple et l'instituteur de tous les peuples chrétiens ?
Qu'en est-il ? comment se fait-il qu'il n'en soit point ainsi ? Que s'est-il passé pour ce qui devrait être ne soit pas ?
C'est que ce peuple s'est éloigné de Dieu, de son Yahvé, de son Élohim, de son Adonaï ; une fois de plus, après tant d'autres fois, mais une fois de plus qui, à elle seule, dans le temps, fait plus que tous les éloignements du passé réunis.
Prodigieux éloignement ! prodigieuse durée ! et qui ne cesse de nos jours encore, de persister de durer ! Comment se fait-il qu'il en soit ainsi ? c'est que tout simplement la vie d'ici-bas, semée de tentations, a fait perdre à ce peuple la notion de celle de l'au-delà ; c'est que tout simplement surtout, le cœur de la nation tout entière s'est durci, un endurcissement de fer et d'acier, parti de la forfaiture commise sur le Christ par les bergers de ce peuple, qui sont plus à leurs intérêts de classe et de privilèges, qu'à ceux du Maître de toutes choses !
Endurcissement de fer et d'acier dont nous devons ici faire la démonstration, aux fins de distinguer, de mesurer, et bien mettre en évidence, tous les aspects du plus grave et du plus imposant, et du plus métaphysique de tous les problèmes qui soient à notre heure !
Voyons de ce peuple donc quelques traits de l'admirable passé, qu'admirent tous les chrétiens, et que seul n'admire pas celui qui devrait admirer et s'en sentir tout entier pénétré !