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Le mur des cons

Référence : 110145
1 avis
Date de parution : 2 octobre 2019
Collection : A.M. SOCIETE
EAN 13 : 9782226443557
Nb de pages : 256
18.90
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Description
Ce fut ce qu'on a appelé le "mur de la honte" . On dénonce, on ricane, on bafoue les droits de de ceux dont on ne partage pas les idées réelles ou supposées. Et ces juges se "vengent" . Le temps est venu de révéler les rapports malsains qui règnent aujourd'hui au sein de la magistrature, dans les arrière-cours des palais, mais aussi dans les relations entre juges, politiques, médias, opinion publique.
J'ai connu à titre personnel les premières marques de cette volonté politique de "caporaliser" la justice. Le pouvoir et les juges portent une part de responsabilité de cette dérive. Cette politisation de certains magistrats a ouvert une faille, un espace dans lequel le monde politique s'est engouffré pour délégitimer l'oeuvre de la justice. Le préjudice est irréparable. Il est urgent de nommer les dérives pour y mettre fin.
Il y va de notre avenir et de la démocratie.  
Philippe Bilger a exercé pendant plus de vingt ans la fonction d'avocat général à la cour d'assises de Paris et a été amené à requérir dans des grandes affaires qui ont défrayé la chronique judiciaire et politique. Magistrat honoraire, il est aujourd'hui chroniqueur radio et président de l'Institut de la parole.
TitreLe mur des cons
Auteur BILGER (Philippe)
ÉditeurALBIN MICHEL (EDITIONS)
Date de parution2 octobre 2019
Nb de pages256
CollectionA.M. SOCIETE
EAN 139782226443557
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)20
Largeur (en mm)145
Hauteur (en mm)225
Poids (en Kg)0.35
Les avis clients
Juge exemplaire ?
4/5 Boulevard Voltaire
.----. Rendre la justice est probablement la mission la plus ardue, la plus délicate, la plus noble aussi, qui soit dans la sphère des affaires humaines. Elle demande, de la part de celui auquel incombe pareille tâche, une humilité constante doublée d'une certaine force de caractère. Elle suppose, en effet, que le juge soit exemplaire, c'est-à-dire qu'il montre littéralement l'exemple, condition première de la dignité de son office comme de la force de vérité légale qui sera attachée à ses arrêts. Cette monstration est l'origine sémiologique de la justice, elle est au cœur même du sens primordial de la dìke antique. Rendre la justice est d'abord une affaire contingente et exclusivement humaine qui, par surcroît, ne doit pas viser à régir des comportements mais à rendre à chacun ce qui lui est dû. Ainsi, la justice est un art, non pas de simple et aveugle exécution des lois, mais d'observation prudente et dialectique des faits. Ce faisant, la justice doit vider le conflit et non en susciter de nouveaux. L'on renverra avec profit à la lecture des œuvres du juriste-philosophe Michel Villey qui en tenait résolument pour les Anciens contre les Modernes. C'est ce hiatus entre ces conceptions antagoniques de la justice que pointe, sans le dire, l'ancien magistrat Philippe Bilger dans son dernier opus aux accents nettement autobiographiques - et parfois assorti de réflexions n'ayant qu'un lien indirect, sinon lointain, avec la justice. À le lire, on devine que les anciennes vertus grecques et romaines de prudence et d'humilité ne sont plus guère de mise au sein d'une corporation gangrenée par l'enivrement pathologique de sa propre puissance. L'homme, solitaire, aussi bien par tempérament que par méthode, s'est assez mal accommodé d'un système entièrement captif, in fine, des turpitudes, bassesses et autres médiocrités de ses acteurs. Nonobstant, la magistrature aurait pu continuer de mériter encore la confiance des justiciables si elle n'eut lamentablement chu du piédestal sur lequel son prestige l'avait, jadis, hissée. Les capilotades successives d'un pouvoir politique filant en quenouille ont rejailli sur l'institution. « Face à un pouvoir imparfait, [la magistrature] s'autorisait à l'être aussi. » Avec le « mur des cons », les Français découvrirent, horrifiés, un corps en déconfiture qui sait jouer de ses connivences tout en se jouant de ses défaillances. Amer, Bilger concède que « le préjudice est irréparable ». La « réformation de la justice » telle qu'on l'exigeait déjà au Moyen Âge, semblable, aujourd'hui comme hier, au rocher de Sisyphe doit, plus que jamais, s'accompagner d'un changement copernicien des mœurs politiques, la justice n'étant qu'un des maillons de la lourde chaîne de l'autorité. <p align="right">Aristide Leucate Docteur en droit, journaliste et essayiste le 01/11/2019 <a href= https://www.bvoltaire.fr/ target=_blank>www.bvoltaire.fr/</a>