Après le miracle de saint Janvier de Naples, l'auteur entreprend d'exposer le miracle de la sainte Épine d'Andria, - en Italie aussi.
Celui-ci mérite, au moins autant que celui-là, d'être connu du public, car il s'agit, non plus simplement, comme à Naples, du sang d'un saint, mais du sang même du Christ, de l'Homme-Dieu !
On peut se demander quelle sera, en présence des faits surprenants, inexpliqués et physiquement inexplicables, exposés en cet ouvrage, l'attitude de la libre pensée - c'est-à-dire la libre pensée systématique, car il y a bien des libres penseurs de bonne foi, prêts à se rendre devant l'évidence, et ce n'est pas d'eux que je parle.
La libre pensée systématique traitera le miracle de la sainte Épine d'Andria comme elle traite depuis longtemps le miracle de saint Janvier, de Naples, et tous les miracles en général, c'est-à-dire en refusant d'examiner.
On dira que rien n'est plus contraire à l'esprit scientifique qu'un pareil refus. C'est vrai. Mais que cela n'émeuve personne ! Si les libres penseurs agissent ainsi, c'est qu'ils n'ont pas de bonnes raisons contre les miracles. Les faits sont les faits : ce n'est pas le dédain des libres penseurs qui les peut supprimer. Le public finira par le comprendre, et la vérité, tôt ou tard, triomphera.
Ainsi partout, dans ce miracle d'Andria, éclate le caractère du divin.
D'abord, les faits aussi étranges que nombreux qui le constituent sont tous inexplicables par les forces de la nature, sont même en contradiction absolue avec elles, donc appartiennent au domaine supranaturel. Et cela suffirait à nous permettre d'affirmer la réalité du miracle.
Mais, en outre, les circonstances qui l'accompagnent, montrent que tout y est sagement motivé et admirablement ordonné en vue d'un but élevé : la sanctification des âmes.
Enfin, il nous fait voir de nos propres yeux, toucher, pour ainsi dire, de notre doigt, sur l'Épine, la vérité du mystère de la Rédemption, dogme fondamental du christianisme.
Que faut-il de plus pour croire et adorer ?...