Mutilation de notre territoire national !
5/5 La Lettre de VERITAS .
.----. Dans ces chroniques, l'auteur évoque les événements qui ont jalonné l'agonie de
l'Algérie française dont le sursaut patriotique du 13 mai 1958 fut capté par les
comploteurs gaullistes, favorisant ainsi le seul putsch de notre histoire contemporaine :
celui de De Gaulle.
La dernière partie montre les terribles séquelles actuelles de cette mutilation de notre
territoire national, séquelles que les Français commencent à entre voir malheureusement bien tard, et sans doute trop tard. L'auteur est un éminent géologue,
professeur de l'enseignement supérieur dont nos amis connaissent l'œuvre littéraire
toute dédiée à la proclamation de la vérité historique, bien éloignée des hystéries anticolonialistes qui inoculent le venin mortel de la haine de soi et la culpabilisation
insensée.
Les écrits de Georges Dillinger sont des anti-inflammatoires destinés à
restaurer les défenses immunitaires de notre pays malade. Le livre est préfacé par André
Rossfelder qui mit sa plume au service de cette même vérité dans son livre admirable : «
Le XIe
commandement ». Il souligne l'urgence du devoir de témoigner puisque nous
sommes l'ultime génération à pouvoir le faire. C'est ce que nous sommes quelques uns
à faire obstinément, à « Véritas » qui donna son prix à Georges Dillinger en 1996, et au
Cercle Algérianiste dont il remporta le Grand Prix en 2003.
[ Signé : Geneviève de Ternant dans " La Lettre de VERITAS ", n° 123 du 15 mai 2008 ]
sont-ils capables encore d’une réaction
3/5 Lecture et Tradition .
.----. Les « pieds-noirs », dont on vantait naguère le dynamisme, l’esprit d’entreprise et les
réussites, se sont-ils résignés, quarante-cinq ans après la perte de leur province, à se
fondre dans la masse apathique des indifférents qui forment actuellement la majorité du
peuple français ? Ou bien sont-ils capables encore d’une réaction, d’un geste d’autodéfense devant les mensonges et insanités que déverse chaque jour le Système
conditionné par une Intelligentsia dévoyée sur la colonisation qui nécessita tant d’amour
et de sacrifices ? C’est ce que se demande Georges Dillinger, à qui nous devons déjà
plusieurs titres qui firent l’objet de nos recensions (1).
Une fois de plus, malgré la cécité totale dans laquelle il est plongé depuis plusieurs
années, notre ami, « Français d’Algérie de sixième génération », comme le souligne dans
sa préface André Rossfelder, prend la plume « pour rester fidèle aux siens et mettre sa colère,
son intégrité, sa lucidité, sa mémoire étonnante et son vaste talent au service de notre pays perdu ». Mais
cette vue, si l’on ose dire, serait encore réductrice, si Georges Dillinger, au-delà du
combat qu’il mène pour la vérité et l’honneur, ne pensait pas à la France elle-même,
l’ingrate Mère-Patrie (2). S’il défend le passé de l’Algérie française, c’est aussi et peut-être
surtout pour l’avenir de la France, pour le sauvetage de son identité civilisatrice et
chrétienne, tant il est vrai, comme le dit si bien François Marie Algoud dans une formule
ramassée, que « notre avenir est dans notre passé ».
Du passé, de ce fleuron que constituaient les départements d’Algérie lâchement livrés
aux couteaux d’une minorité d’égorgeurs, nul mieux que le professeur Georges Busson
– c’est son nom, le pseudonyme Dillinger étant le nom de jeune fille de sa maman –
n’est qualifié pour en parler. André Rossfelder, qui le tient « pour le dernier des grands
géologues sahariens », nous apprend que « la partie la plus longue de sa carrière a été consacrée de
1957 à 1975 à l’étude de l’ère secondaire du Sahara algérien, tunisien et libyen. Il en est résulté de
nombreuses publications et quelques volumes denses qui lui ont valu, entre autres, le prestigieux Prix
Fontannes de la Société géologique de France, sa nomination au conseil de cette Société et au Comité
National Français de Géologie et la Médaille d’argent de la recherche scientifique décernée par le
CNRS. Après 1975, il s’est consacré à l’étude de la sédimentation sur les grandes plates-formes du
passé, étude qui l’a conduit à travers l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Il a intégré, en 1972,
l’American Association of Petroleum Geologists et, en 1987, la New-York Academy of
Sciences. Il a terminé sa carrière scientifique en 1998, avec le ruban de Chevalier des Palmes
Académiques, à la direction d’une équipe du laboratoire de Géologie du Muséum d’Histoire
Naturelle ».
On pourrait ajouter : Prix Ventas 1996, Grand Prix Algérianiste 2003, Georges Dillinger
connaît donc parfaitement l’histoire ancienne et récente de l’Algérie, dans ses moindres
détails, ce que fut son passé du temps de la Rome antique, sous l’Empire Ottoman et les
barbaresques dévastateurs, sa mise en valeur exceptionnelle de 1830 à 1962 grâce à la
colonisation française et son retour aux guerres civiles et à la barbarie depuis, comme
l’avait prédit d’ailleurs le Père de Foucauld.
Il s’inscrit dans une réalité qu’avait
reconnue, même si ce fut parfois à des fins électoratistes, une majorité de parlementaires
en votant l’article 4 de la loi du 23 février 2005 soulignant « le rôle positif de l’œuvre
française outre-mer et notamment en Afrique du Nord », mais enterrée aussitôt par
Chirac devant la pression médiatique, les imprécations de Bouteflika et le tollé que
suscite ce genre de reconnaissance dans toute la bourgeoisie soixante-huitarde de l’anti--
France grassement installée dans les prébendes de la République grâce aux duplicités et
lâchetés du gaullisme.
Je gage que c’est surtout cet acharnement à salir notre mémoire –
plus encore que les monstruosités de De Gaulle sur lesquelles il revient largement – qui
a inspiré à Georges Dillinger, pour réveiller ses compatriotes et pour le salut de la
France, sa contre-attaque vigoureuse.
« Certains diront : “Encore cette histoire vieille d’un demi-siècle”. La réponse vient de nos adversaires,
écrit-il. Pourquoi, si longtemps après les faits, multiplient-ils à l’envi les mensonges sur la colonisation
qu’ils diabolisent, les prétendues pillages des ressources naturelles, l’exploitation des indigènes, les
.
fabulations sur la torture et les viols de l’Armée française ? Sinon pour nous inoculer le venin mortel de
la haine de soi et la culpabilisation qui annihile nos défenses immunitaires dans les événements tragiques
que vit la France chaque jour ». Tout est à méditer dans ce livre, où cependant l’auteur avoue
«partager l’opinion que la puissance de nos ennemis et la gravité de la maladie inoculée à la France sont
telles que, seul, un miracle peut sauver notre patrie et notre société traditionnelle ».
Raison de plus pour essayer de mériter ce miracle en combattant jusqu’au bout, car la
vérité doit se transmettre coûte que coûte et c’est sur elle que les générations futures
devront reconstruire. C’est pourquoi, comme dans un camp retranché, Georges
Dillinger mourra sans doute les armes à la main. [ Signé : Claude Mouton-Raimbault dans " Lecture et Tradition ", n° 375-376, mai 2009 ]
(1) Voir Lecture et Tradition, numéros 218-219, 247, 265, 285, 308.
(2) La population européenne d’Afrique du Nord était de 1 076 000 personnes au début de la guerre de 39-
45. L’effectif de ses hommes sous les drapeaux représenta 13, 6 % de la population. Les Français d’Algérie
(146 000 hommes mobilisés) laissèrent sur les champs de bataille 10 729 tués – soit, proportionnellement,
25 fois plus de victimes que les métropolitains – et 30 600 blessés dont 7 800 gravement. C’est, à l’échelle
de l’Algérie, une saignée similaire a celle qu’a subie la France entière lors de la Première Guerre mondiale.
Ceci est confirmé par le recensement des victimes de la Seconde Guerre mondiale.
« Si les 45 000 000 de métropolitains en avaient fait autant, ils auraient mobilisé, de juin 1944 à
avril 1945, 6 000 000 de recrues pour la libération du territoire et compté 1 000 000 de morts alors
qu’ils n’ont fourni que 140 000 hommes du fait de l’occupation allemande ».
Les musulmans nord-africains ont donné 173 000 hommes aux armées françaises, soit 1, 8 % de la
population musulmane. Il s’agissait pour l’essentiel de volontaires, sinon de recrues tirées au sort parmi les
classes mobilisables. Ils ont eu 0,7 % de victimes, soit l’équivalent du nombre des victimes métropolitaines.
Ces chiffres s’expliquent parle fait que l’armistice a évité un carnage à la France, tandis que l’Armée
d’Afrique a dû reconquérir pied à pied le territoire (Voir Sétif Mai 1945, massacres en Algérie, par Roger
Vétillard. Préface de Guy Pervillé. Editions de Paris, page 399). 15% des Européens d’Algérie, soit la grande
majorité des hommes de 20 à 40 ans, étaient absents de leur pays au moment des événements du 8 mai
1945 que nous avons évoqués dans Lecture et Tradition, n° 367-368, septembre-octobre 2007, à travers le
livre de Francine Dessaigne : La paix pour dix ans, Sétif Guelma 1945 (Editions Gandin).