Ce qu'ils ont enduré dépasse les limites de la résistance humaine.
Le Manifeste du camp n°1 est tout à la fois un témoignage, un roman et un document prodigieux.
L'histoire est celle de ces officiers français qui furent faits prisonniers par le Viêt-minh en 1950. Parvenus au camp n° 1, au cœur de la jungle vietnamienne, après une longue et épouvantable marche, ils découvrirent un village de paillotes, sans miradors ni sentinelles en armes, et les terribles conditions de vie qui y régnaient : maladie, corvées, rationnement, humiliations constantes et surtout séances d'autocritiques hebdomadaires. Au bout d'un an de captivité, soumis à un "lavage de cerveau", coupés du monde extérieur, ils signèrent, dans des conditions dramatiques, un manifeste par lequel ils approuvaient la guerre de Ho Chi Minh et condamnaient l'armée française, leur propre armée. À partir de son expérience personnelle et du témoignage des anciens du camp de Na-Leng, Jean Pouget décrit leur calvaire avec minutie et un pouvoir d'évocation rare.
Rien dans ce récit n'est faux sinon le nom des personnages. Ceux qui connurent l'expérience du camp n°1 n'ont, pour la plupart, pas survécu.
Sorti de Saint-Cyr sous l'Occupation, Jean Pouget (1920-2007) rejoignit le maquis en 1944. Aide de camp du général Navarre, il fut parachuté à Dien Bien Phu à la veille de la capitulation de 1954 et fait prisonnier. Il quitta l'armée en 1960 et devint grand reporter au Figaro. Préface inédite de Christian Hoche est ancien grand reporter à L'Express et au Figaro. En 1975, après la chute de Saigon, blessé, il est laissé pour mort. Fait prisonnier par le Viêt-Cong, il fut retrouvé et libéré par Jean Pouget