Alors que le monde est confronté, aujourd'hui, au pire des totalitarismes, le fondamentalisme islamique, et son expression la plus barbare, le terrorisme djihadiste, chacun s'interroge sur la meilleure réponse à apporter à ce défi sans précédent. Etudier l'identité du Liban à travers une perspective historique des plus lointaines peut apporter une réponse à la fois dense et protéiforme. D'entrée, l'auteur livre la clé de ce qu'il dénomme l'exception libanaise : la volonté et la capacité historique, intellectuelle et humaine d'un groupe particulier, les Chrétiens Maronites, à s'inscrire dans une relation de stricte égalité face à un islam conquérant, niveleur, dominateur et porteur de hiérarchies entre groupes et individus.
C'est en effet depuis ce refus d'acceptation du statut de dhimmis que les Maronites ont imprimé leur marque à l'ensemble d'une région devenue par leur force et leur volonté un pays. Région, pays, le Mont Liban et sa périphérie, qui semblaient à ce titre prédestinés. Jusqu'à assurer aux minorités persécutées de l'islam des droits nulle part ailleurs reconnus. Jusqu'à donner à l'individu de foi ou du moins de culture musulmane la possibilité de dépasser les exigences pesant sur lui du fait d'une matrice religieuse, politique et sociétale niant l'originalité de chaque personne.
Plus que jamais, alors que les affres du terrorisme et du fondamentalisme musulmans se sont abattus sur nos sociétés, c'est en se tournant vers le message du Liban que peut venir, aujourd'hui, une lueur d'espoir pour nos sociétés.
François Costantini, docteur en science politique (Université Paris-Sorbonne), diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, titulaire de plusieurs diplômes de 3e cycle en droit privé, a été enseignant associé à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth. Il est coauteur et auteur de plusieurs ouvrages de géopolitique, notamment Les Relations internationales en fiches (Editions Ellipses).