Préface de Dom Philippe Dupont, abbé de Solesmes. Il ne s'agit pas de revendiquer pour la langue latine une exclusivité qu'elle n'a jamais détenue dans la liturgie catholique, ni de contester le bien-fondé des innovations apportées par le Concile en matière de langues cultuelles... Le latin a été, et demeure, la "langue de l'Église" par excellence, parce que l'Église l'a adopté comme telle, l'a modelé à son usage au cours d'une longue tradition ; l'a sanctifié en l'appliquant uniquement à l'expression du sacré. Ce n'est pas par pur caprice ni par entêtement borné que les papes ont maintenu jusqu'à présent, et que le Concile Vatican II s'est efforcé de préserver le plus possible, cette langue dite "morte", au sein d'une société vivante à laquelle il faut présenter le message du Christ en un langage intelligible... Les qualités qui rendent le latin si apte à l'expression du sacré sont autant de raisons qui militent en faveur de son maintien, et rendent son remplacement extrêmement délicat. Il ne s'agit ici que d'exposer objectivement les caractères de la langue latine, et de faire mesurer les difficultés et les dangers d'un abandon intégral de cet instrument privilégié d'unité, de sanctification, d'universalisme et de maintien des traditions. L'auteur, archiviste-paléographe, excellente latiniste, n'a pas voulu pourtant faire oeuvre d'érudition, mais s'adresse à tout lecteur avec simplicité. M. Henri Rollet, auditeur laïc au Concile, a bien voulu présenter cet ouvrage, montrant bien ainsi qu'il ne saurait en aucune manière se placer dans une ligne autre que celle de Vatican II, d'autant qu'aujourd'hui, à l'heure où l'Église multiplie les grands rendez-vous catholiques internationaux, les chrétiens redécouvrent toute l'universalité de cette "langue de l'Église".