Si la défaite actuelle des armées occidentales en Afghanistan renvoie aux échecs des envahisseurs précédents, elle met également en pièces le rêve eurasien d'Alexandre Le Grand. Ce rêve "si beau, perspicace, intemporel, généreux" selon Nicolas Bouvier, et qui bouleversa Malraux. Comment le territoire du Gandhara, où prospéra l'extraordinaire et tolérante civilisation née de la rencontre entre la Grèce et l'Orient, peut-il coïncider avec celui du djihadisme contemporain ? Celui-là même qui vit l'apogée des talibans, la montée d'Oussama Ben Laden, la présence des théoriciens de la guerre sainte, ou encore le passage de Mohammed Merah.
Pour le comprendre, Jean-Pierre Perrin a parcouru l'Afghanistan dans les pas d'Alexandre le Grand. Il retrace les batailles du conquérant dans les montagnes de l'Indu Kush, revient sur les échecs militaires de l'URSS et de l'OTAN, tout en évoquant les figures du djihad de - Massoud ou le sanglant Haqqani qu'il a personnellement rencontrés. Comme dans la plupart de ses ouvrages, il fait résonner littérature et souvenirs, Histoire et géopolitique, passé et présent.
Journaliste et correspondant de guerre à Libération, écrivain, Jean-Pierre Perrin a publié des romans policiers dont Chiens et louves (Série Noire, 1999) et des récits d'actualités dont Les Rolling Stones sont à Bagdad (Flammarion, 2003), qui relate les derniers mois de Saddam Hussein ; Jours de poussière (La Table ronde, 2002), consacré à l'Afghanistan en guerre et couronné par le Grand prix des lectrices de Elle ; La mort est ma servante (Fayard, 2013), un récit sur la Syrie actuelle, en forme d'hommage à Samir Kassir.