Bref mais surprenant !
5/5 Présent .
.----. Si Igor Sviatoslavitch, prnce de Novgorod-Severski (à ne pas confondre avec Novgorod ni avec Nijni-Novgorod, rebaptisée Gorki sous Staline), est connu en Occident, c'est grâce à l'opéra de Borodine, tiré de la plus ancienne et plus célèbre chanson de geste russe, dont l'histoire fut tumultueuse et même l'authenticité contestée .
Autant par la longueur que par l'inspiration, Le Dit de la campagne d'Igor est fort éloigné des épopées d'Homère ou des sagas nordiques, mais, dû au barde Boïan très impliqué dans l'affaire, ce récit frappe par sa spontanéité et son lyrisme échevelé, qu'il s'agisse de décrire les emportements du téméraire Igor aux prises avec les Turcs coumans (polovtses en russe) auxquels son ost, miraculeusement changé en animaux sauvages, échappera finalement, que la détresse de son épouse Iaroslava croyant le prince occis . Ici, le vent, les champs et les rivières jouent un rôle à part entière . Ainsi que les divinités séculaires, encore vivaces au XIIème siècle, cent cinquante ans après la conversion de la Rous' de Kiev au christianisme sous l'impulsion du grand-prince rurikide Vladimir Sviatoslavitch . Ce " Soleil rouge " dont Vladimir Volkoff nous offrit en 1981 une ébouriffante biographie, à l'image de ce volcanique Varègue dont, le 4 novembre 2016, un autre Vladimir - Poutine - inaugura une statue monumentale au pied du Kremlin .
Traduit du vieux russe en 1973 par Hélène Witoldowna Emeryk, ce texte bref mais surprenant est complété par une érudite introduction du professeur Jean-Paul Besse, qui signe également un portrait de l'indomptable Hélène Emeryk, Russe blanche réfugiée en France puis en Espagne . [ Signé Camille Galic dans " Présent " , numéro 9533 du 17/01/2020 ]