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Le dictionnaire des populismes

Référence : 110524
2 avis
Date de parution : 10 octobre 2019
Éditeur : CERF (EDITIONS DU)
EAN 13 : 9782204131360
Nb de pages : 1214
30.00
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Description
Qu'est-ce que le populisme ? D'où vient-il ? Quels sont ses théoriciens ? Que signifie la vague planétaire qui l'incarne ? En 260 notices et entrées et une centaine de contributeurs internationaux, la somme qui manquait sur la question. Eu égard aux polémiques qui l'accompagnent et à son omniprésence dans l'espace public, il faut prendre au sérieux la question populiste. Mais qu'est-ce que le populisme ? Depuis un demisiècle, les auteurs butent sur une définition.
Sans doute parce que la réalité renvoie moins à un populisme qu'à des populismes. D'où le choix assumé du pluriel pour rendre compte de la richesse, de l'épaisseur et de la diversité du phénomène : un choix qui explique aussi bien le titre de ce livre que sa forme de dictionnaire. Un dictionnaire auquel ont contribué 107 auteurs de 12 nationalités différentes, spécialistes d'histoire, de littérature, de philosophie, de droit public ou de science politique, et qui ne comporte pas moins de 263 notices traitant aussi bien de thèmes que de pays, de partis, de mouvements, d'institutions ou de personnalités - avec pour ambition de permettre au lecteur de cerner plus précisément ce qui est devenu une réalité incontournable de la vie politique contemporaine.
TitreLe dictionnaire des populismes
Auteur DARD (O) , BOUTIN (Ch) , ROUVILLOIS (F
ÉditeurCERF (EDITIONS DU)
Date de parution10 octobre 2019
Nb de pages1214
EAN 139782204131360
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)49
Largeur (en mm)137
Hauteur (en mm)200
Poids (en Kg)0.98
Critique du libraire
" Néanmoins on peut constater que l'existence d'un phénomène aussi insaisissable et omniprésent dans l'air du temps est la preuve de son importance comme révélateur d'une situation éminemment critique."
Les avis clients
Chàvez, Peron ou Trump ...
5/5 Le Figaro Histoire .
.----. Après le succès de leur Dictionnaire du conservatisme, les auteurs se sont attelés au populisme, et plus exactement, aux populismes, tant il paraît difficile de réunir sous une même appellation des phénomènes aussi divers que Chàvez, PERON ou Trump par exemple . Au fil de plus de 1 000 pages de notices, et avec le concours de 107 auteurs de douze nationalités, le sujet est traité dans toute sa diversité et sa complexité, n'en déplaise à la doxa en cours . Catégorie classique des sciences sociales en Amérique latine, moyen de stigmatisation en Europe, le populisme méritait donc bien cette approche plurielle qui, en empruntant les chemins de l'histoire, de la philosophie, des sciences sociales et de la religion, permet de saisir un peu de la réalité de cet " objet fragmenté " . [ Signé Philippe Maxence dans " Le Figaro Histoire numéro 47 - Décembre 2019 , Janvier 2020 ]
Un imposant état des lieux
5/5 Breizh info
.----. A l'heure des multiples mouvements de révolte et de contestation qui parcourent le monde, de l'Algérie au Venezuela, de l'Equateur au Chili, de Hong Kong à l'Egypte, de l'Irak au Liban, au lendemain des Gilets Jaunes, il est opportun de réfléchir sur les causes de cette instabilité. La mondialisation serait-elle à l'origine de cette remise en cause des gouvernants par les gouvernés, des élites par le peuple, par le populisme ? Pour tenter de comprendre ce qui se cache derrière ce terme riche et secret de « populismes », plongée dans Le dictionnaire des populismes, publié aux éditions du Cerf, sous la direction d'Olivier Dard, Christophe Boutin et Frédéric Rouvillois. Un imposant état des lieux Le dictionnaire des populismes c'est 1 214 pages ; 264 notices rédigées par 107 auteurs français et étrangers ; un index des noms de 12 pages et un « index rerum » de 27 pages des notions abordées allant d'Abstention à Yougoslavie en passant par… Agrariens, Anarchie, Angoisse, Anti-immigrationnisme, Armée, Bien commun, Boulangisme, Bourgeois, Caste, Charisme, Communautarisme, Corruption, Décadence, Démagogie, Démophilie, Dictature, Egalitarisme, Emotion, Extrême droite, Fascisme, Fisc, Foule, Gilets Jaunes, Girondins, Guerre civile, Hongrie, Identité, Ignorants, Inconscient collectif, Insurrection, Internet, La France Insoumise, Libertés, Médias, Mondialisme, Nation, Oligarchie, Ouvrier, Peuple, Peurs, Progrès, Races, Révolutions, Sans-culottes, Surprises, Trumpulisme, Vertu et Xénophobie… Sans oublier les notices biographiques des 107 auteurs français et étrangers où l'on retrouvera, entre autres, Eric Anceau, Mathieu Bock-Côté, Olivier Compagnon, Stéphane Courtois, Chantal Delsol, Olivier Gohin, Jean-Louis Harouel, Lucien Jaume; et bien sûr les trois directeurs de l'ouvrage qui ont déjà conduit en 2017 Le dictionnaire du conservatisme, (éditions du Cerf): Olivier Dard, professeur d'histoire contemporaine à Sorbonne université, Christophe Boutin, professeur de droit constitutionnel et d'histoire des idées politiques à l'université de Caen et Frédéric Rouvillois, professeur de droit public à l'université de Paris. Interroger le populisme Une conséquente introduction de 36 pages éclaire avec précision l'esprit dans lequel l'ouvrage a été dirigé, défriche des pistes permettant de pénétrer l'univers des populismes et de proposer des éléments de définition. Un dictionnaire des populismes, « populismes » au pluriel pour « rendre compte de l'extrême diversité du phénomène » ? Cependant ces populismes, si divers soient-ils, renvoient forcément à l'idée de populisme au singulier et à « l'ardente nécessité d'en délimiter le contenu ». Ainsi, « [le populisme] permet de réexaminer dans une profondeur multiséculaire […] et avec une prise en compte d'expériences conduites dans des territoires fort différents, des thématiques aussi classiques que la relation peuple/élite ou celle de nation, de représentation, de mandat, de responsabilité, de démocratie ou d'institution ». « [Le populisme] n'est ni un fantôme sorti du néant, ni une injure […] mais un objet politique intellectuellement identifiable (…) ». Pour pénétrer dans l'univers des populismes, les auteurs se proposent d'énumérer quelques unes des questions que pose le concept. Le peuple est-il la plèbe, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas titulaires du pouvoir mais qui fournissent travail et impôts ? Le peuple est-ce un groupe ethnique cohérent, le peuple de France, par exemple ? Enfin, le peuple est-ce le démos, cette entité qui a le droit de participer à la vie de la cité ? Est-ce que, comme l'a déclaré le 21 juin à Quimper le Président Macron, le populisme est « comme une lèpre, un peu partout en Europe » ? Philippe de Villiers lui répondait sur BFM TV le 11 octobre: « Moi, je lui dis les yeux dans les yeux, Emmanuel, moi je suis populiste. D'ailleurs, il parle de lèpre populiste, donc moi je suis lépreux, j'ai ma crécelle et je ne me soigne pas parce que le populisme, c'est le cri des peuples qui ne veulent pas mourir. » Le populisme est-il romantique à l'instar du polémiste et homme politique antisémite Edouard Drumont ou de Séverine du Cri du peuple de Jules Vallès ? Le populisme est-il présent dans ce mouvement russe des années 1860, « les Narodniki, promoteurs d'un socialisme agraire cherchant à agréger les intellectuels, le peuple et la révolution », ou dans le People party américain de la fin du XIX siècle, « un populisme rural et petit bourgeois qui voulu réincarner le peuple fondateur de la démocratie américaine » ? Et l'Amérique Latine du XX siècle et ses expériences récentes du Venezuela, du Brésil de Lula, de l'Equateur ou de la Bolivie, n'est-elle pas « le paradis du populisme » ? Le populisme est-il de droite ou de gauche ? Jean-Luc Mélenchon, dans une interview à L'Express du 16 septembre 2010 déclarait: « Je n'ai plus du tout envie de me défendre de l'accusation de populisme. C'est le dégoût des élites, méritent-elles mieux ? (…) J'en appelle à l'énergie du plus grand nombre contre la suffisance des privilégiés. Populiste, moi ? J'assume. » Les leaders populistes sont-ils « vraiment les seuls à céder à la tentation démagogue » ? Le populisme n'est-il pas le « révélateur d'une rupture entre gouvernants et gouvernés dont les causes peuvent être aussi bien politiques (nationales et identitaires) qu'économiques et sociales » ? Le populisme serait une pathologie, « une affaire de ploucs paranoïaques et antimodernes » ? Cette accusation polémique laisserait-elle entrevoir dangereusement qu'ils pourraient utilement bénéficier des traitements malheureusement dispensés autrefois avec largesse dans les hôpitaux psychiatriques soviétiques ? Ou au contraire, est-ce une idéologie, c'est-à-dire « un ensemble de représentations aboutissant à la construction d'un projet politique déterminé » ? Mais, dans ce cas, elle serait pour ses adversaires une idéologie du pauvre « empruntant immanquablement des concepts à d'autres idéologies (…) plus complexes et stables ». Mais ne doit-on pas reconnaître « que les idéologies les plus complexes ou les plus originales, ont été élaborées à partir de concepts, de théories et même de mots dérobés à d'autres » ? D'autres questions seront examinées dans le cours des notices : n'est-ce pas « une réaction populaire quasi instinctive à un phénomène de crise » ? Enfin le populisme ne représente-t-il pas une menace pour l'environnement, pour les juifs, pour la démocratie, pour les libertés et l'Etat de droit ? A la lecture de cette sombre et ultime énumération, on pourrait se demander si le populisme n'est pas un bouc-émissaire commode qui pourrait servir à longueur de débats ! Alors, comment définir le(s) populisme(s) ? Les auteurs citent l'historien Richard Hofstadter plagiant Socrate : « Tout le monde parle du populisme, mais personne ne peut en donner une définition ». Néanmoins on peut constater que l'existence d'un phénomène aussi insaisissable et omniprésent dans l'air du temps est la preuve de son importance comme révélateur d'une situation éminemment critique. Pour autant, le populisme est-il apte à fournir des solutions ? Ne doit-il pas s'allier avec les Conservateurs ou les Gauches afin de s'inscrire dans un jeu politique opérationnel ? C'est au lecteur de cet ouvrage, impressionnant par la variété des notices, la compétences des auteurs et l'honnêteté de la méthode, de donner sa réponse. <p align="right">Colonel (er) Fabrice Fanet le 01/11/2019 sur <a href= https://www.breizh-info.com/ target=_blank>www.breizh-info.com/</a>