Depuis qu'il a quitté le pouvoir, il reste à Charles de Gaulle une "mission" : la rédaction des Mémoires d'espoir, qu'il redoute de ne pas mener à son terme. Le voici seul face à l'Histoire, qu'une fois de plus il écrit après l'avoir faite. Et seul face à sa mort prochaine. Non qu'elle l'effraie : elle est sa compagne familière depuis la Grande Guerre. Elle n'a cessé de se rappeler à lui. Il s'est toujours promis de l'accueillir debout, impassible mais non indifférent.
La maladie, les deuils, les attentats : aucune épreuve ne lui a été épargnée. Il y a toujours fait face avec sa sensibilité, sa pudeur, sa force de caractère, mais aussi ses angoisses et ses doutes. N'a-t-il pas connu, au moins une fois dans sa vie, la tentation du suicide ?
"Il y a le pauvre homme de Gaulle, disait-il. Et puis il y a le de Gaulle dont on attend l'Histoire." C'est leur rencontre qu'organise François Broche dans cet essai qui confronte l'homme et sa légende, l'action politique et la méditation philosophique. Eclairant l'ultime journée du 9 novembre 1970 à l'aide de témoignages rares, il prolonge d'ombres intimes la silhouette du "plus illustre des Français".
Fils d'un Compagnon de la Libération, membre du conseil scientifique de Ia Fondation Charles-de-Gaulle, dont il dirige Ia revue Espoir, François Broche est un spécialiste de Ia France Libre et de Ia Seconde Guerre mondiale. Il a notamment publié Le Bataillon des guiraristes (Fayard, 1970), Les Bombardiers de la France Libre (Presses de la Cité, 1979), L'Épopée de la France Libre (Pygmalion, 2000), Bir Hakeim, la France renaissanre (Italiques, 2003), Une Histoire des antigaullismes des origines à nos jours (Bartillat, 2007).