"Une civilisation n'est vaincue de l'extérieur que si elle est pourrie de l'intérieur". Depuis ce funeste 11 septembre, l'Occident est entré dans une spirale infernale. Dix ans auparavant, il triomphait pourtant du communisme, et sonnait les trompettes de "La fin de l'histoire et le dernier homme", pour reprendre le titre de Fukuyama : l'heure était venue, croyait-on, de célébrer la concorde universelle, sous les auspices des droits de l'homme et du libre-échange.
L'avenir ne tarda pas à punir cruellement notre béate arrogance. Comment avons-nous pu passer si vite du triomphalisme à l'angoisse de l'avenir ? Le ver qui nous a poussé à croire les oracles de la Pax Occidentales était dans le fruit depuis l'immédiat après-guerre. En voulant épargner à tout prix aux Occidentaux les misères des crises, les affres des guerres, en voulant les surprotéger dans le cocon d'Etats providence qui déconnectent les peuples de la réalité et déresponsabilisent, les dirigeants ont engendré des générations vindicatives, tournées vers la satisfaction de leurs désirs, aveugles aux menaces du monde, inconscientes des exigences que requiert le maintien de notre prospérité.
Tout cela nous laisse en héritage des nations atomisées, déstructurées, inaptes à se rassembler pour affronter les dangers qui se dressent devant nous, plus redoutables que jamais. Le crépuscule de l'Occident nous tient la chronique du déclin de notre civilisation qui, du keynésianisme aux luttes sociales, et jusqu'à la tribalisation de nos sociétés, se trouve aujourd'hui à bout de souffle dans un monde plus hostile et périlleux que jamais.
Olivier Piacentini, 47 ans, a vécu son enfance en Corse. En 1993, il décroche le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris. Après avoir fait carrière dans la banque puis dans l'audit financier, il fonde en 2001 un cabinet de conseil spécialisé dans la création d'entreprises. Marié en 2002 à une princesse béninoise, il voyage à travers l'Afrique et prend conscience que la jeunesse, la créativité, le dynamisme ont désormais changé d'hémisphère.
Il signe en 2016 son premier essai : Vers la chute de l'Empire occidental.