Un cortège de personnages truculents
5/5 https://www.babelio.com/Docidoine .
.----. Cinq étoiles... quel hommage dérisoire. Comment peut-on prendre au sérieux un monde où les stériles et les obscurs sans-goût peuvent s'arroger le droit d'"évaluer l'art" au moyen de croix, de barres, d'étoiles ou de motifs de n'importe quel genre? Tout ça, comme disait Jean Dutourd, ce sont des "conneries américaines". Or quoi de plus français, donc d'anti-américain, que ce stupéfiant chef-d'oeuvre de Jacques Perret qui renoue sous l'effet d'un invincible élan vital avec la grande tradition picaresque et baroque du Francion de Charles Sorel et du Roman comique de Scarron? Un cortège de personnages truculents et d'événements hauts en couleur traverse de ses éclairs la grisaille physique et le désarroi moral d'un prisonnier de guerre transféré à Berlin par la "Grosse Rèche". C'est un roman proprement cataclysmique: dans le bouleversement tellurique du vieux monde, on entend rire un colosse, et ce colosse, c'est Perret.
Nimier avait été écœuré qu'on ait accordé le Goncourt 1948 à Curtis plutôt qu'à Perret. Cela signait pour lui la mort de cette "farce de chez Drouant". Résigné et philosophe, il avait conclu que la "luxuriance" de Perret "s'accordait mieux avec une époque de création qu'avec une période d'inventaire prudent".
De minimalisme en minimalisme, on est passé entre 1950 et 2010 de de Gaulle à Hollande et de Jacques Perret à Pierre Perret (celui-ci - immortel auteur du "Zizi" - ayant eu, par rapport à l'autre, l'honneur et l'avantage de donner son nom à des établissements de l'Instruction publique). Quant au grand Jacques, je ne sais pas ce qui est le plus consternant: que ce soit la lamentable adaptation de Renoir qui fasse l'objet d'un article sur Wikipedia plutôt que le livre ou bien la présentation qu'en font les éditions Gallimard... Enfin, paraît que c'est l'progrès . [ Le 12 janvier 2019 ]
commentaire d'un lecteur :
5/5 https://leslivresdantoine.com/
.----. Bonjour à nouveau, je pense que vous avez oublié un chef d’oeuvre dans vos lectures c’est le roman de Jacques Perret « le caporal épinglé ». C’est hilarant mais c’est aussi du vécu et là il n’y a pas photo le film est « pauvre » à côté de cette odyssée pleine de surprises et d’expressions françaises superbes. A lire et à faire lire absolument.
après vous pourrez lire le très amer « Bande à part ».
Un nouvel écho .
5/5 Lectures Françaises / 1963 .
.----. Si la "Nation Française" et "l'Esprit public" ont été récemment absous par les tribunaux, par contre notre confrère André Noël a été condamné à 2.000 F d'amende et M. Jacques Perret, l'auteur du " Caporal épinglé ", s'est vu retirer la médaille militaire. Il y a quelques lustres, en pareilles circonstances, le chansonnier Augustin Martini, privé de sa Légion d'honneur reçue à titre militaire, demandait au tribunal d'exception qui venait de le condamner : " Est-ce que cela me retire aussi mes blessures de guerre ? ". ( numéro 76 - juillet 1963 ).
Suite...
5/5 Lectures Françaises / 1962.
.----. La XVIIe chambre correctionnelle a condamné M. Jacques Perret à 1000 NF d'amende, ainsi que M. L. Moreux, gérant d'Aspect de la France. ( même numéro ).
Un écho sur l'auteur :
5/5 Lectures Françaises - 1962.
.----. M. Jacques Perret, collaborateur d'Aspect de la France et auteur du Caporal épinglé,était poursuivi pour " outrage à la Légion d'honneur " (comme si certains légionnaires des années de honte 1944-1950 ne suffisaient pas à la déshonorer). Il se défendit lui-même devant les juges de la XVIIe Chambre correctionnelle, le 11 mai dernier. ( numéro 64-65 - juillet-août 1962 ).