Le blé qui lève

Ce roman est l'histoire morale d'un pauvre homme lié au sort d'un pays de forêts et de culture. L'histoire se déroule en Nivernais où, sur la propriété d'un général, travaille une équipe de bûcherons. Le domaine est administré par Michel de Meximien, le fils du propriétaire. En ce début de XXe siècle, la campagne nivernaise connaît de profondes mutations. Le machinisme fait son apparition dans les campagnes.
L'Eglise a perdu toute influence. Les ouvriers prennent conscience que l'union fait la force. L'un des plus anciens bûcherons, Gilbert Cloquet, a fondé le premier syndicat d'ouvriers agricoles de la région. Mais il s'est laissé déborder par les plus extrémistes, qui l'ont évincé pour confier la tête du syndicat à des politiciens. Gilbert est en plus déshonoré par la conduite de sa fille et touche le fond de la douleur.
De leur côté, les propriétaires doivent se résoudre à quitter un domaine agricole qui est resté plus de quatre siècles dans la famille : le général veut s'en séparer pour pouvoir assurer le train de vie de son épouse.  
René Bazin aimait retranscrire la "majesté des souffrances humaines", Il est né à Angers le 26 décembre 1853. Il fait des études de droit et devient professeur de droit criminel. Sa passion, c'est la littérature. Il va publier ses premiers romans assez tôt. Sa philosophie politique est inspirée par ses idées religieuses. Il doit être classé parmi les conservateurs du mouvement régionaliste.
Cet homme de droite qui s'inscrivait dans la mouvance "agrarienne" défendait des idées qui ne sont pas très éloignées de certains mouvements écologistes contemporains. Il est élu à l'Académie française en 1903, et meurt en pleine gloire littéraire en 1932. Grand connaisseur des terroirs de France, il aimait sortir de son Anjou natal pour situer certains de ses romans dans les provinces qu'il affectionnait particulièrement, comme le Nivernais. Une "Association des amis de René Bazin" entretient sa mémoire.