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1/5 CAP Fatima 2017
Les réalisateurs du film ont l’honnêteté d’annoncer tout de suite la couleur : « ce film est inspiré d’une histoire vraie ». Ainsi présentée par les frères Higgins, cette phrase signifie deux choses : « Fatima est une histoire vraie reconnue par nous, mais ce que nous allons vous montrer n’est pas vraiment cette histoire ; c’est notre interprétation personnelle, ce que nous en retenons et tenons à vous présenter ».
De fait, les frères Higgins ont pris des libertés avec la vérité ; ils se sont faits une certaine idée des intentions et propos de la Sainte Vierge qui reste, malgré tout, le personnage principal de l’événement.
D’un évènement survenu au Portugal au milieu d’une population portugaise, de mentalité et de mœurs portugaises, de surcroît au début du 20ème siècle, les réalisateurs ont fait un film pour la secte de l’Eglise des Saints des Derniers Jours d’Hollywood. D’où un film artificiel, visant le sensationnel, associant parfois l’épique et le vulgaire et n’ayant qu’un lointain rapport avec la vérité.
L’histoire
Elle commence avec Sœur Lucie, religieuse jeune, écrivant des mémoires qui ne sont pas celles qu’elle a écrites et qui sont loin d’en avoir la hauteur d’âme.
Les apparitions de l’Ange ont été occultées et du même coup la façon dont il a préparé les enfants à recevoir les messages de la Sainte Vierge. Ceux-ci ont été soigneusement triés et mélangés sans souci chronologique et noyés dans une ambiance d’ensemble privilégiant la forme au dépens du fond.
Le scénario choisi par les réalisateurs leur a permis d’éviter toute évocation de la position des hautes autorités de l’Eglise à l’exception d’une scène fugitive montrant de dos un pape gravissant une colline en haut de laquelle se trouve un calvaire et s’effondrant à la suite de deux coups de feu. Nous sommes là à la limite d’une image subliminale rappelant immanquablement la tragédie du 13 mai 1981.
Les personnages
Les trois enfants semblent écrasés par leur mission ; la sérénité et la détermination qui les caractérisent dans les mémoires (les vraies) de Sœur Lucie n’apparaissent que fugitivement dans le film. Ne parlons pas du choix des jeunes acteurs (trop vieux) qui ne donnent guère l’impression d’enfants touchés par la grâce. La remarque vaut aussi pour leurs familles qui sont plus des familles d’aujourd’hui que des familles catholiques qui, malgré des excès mentionnés dans les mémoires, étaient marquées par un amour de vraie charité les uns pour les autres.
D’une manière générale, le jeu des acteurs sonne faux, parfois jusqu’au grotesque.
Les scènes
Elles souffrent des défauts d’une mise en scène artificielle. Les décors sont d’inspiration théâtrale, construits pour les besoins du film. La scène de l’enlèvement, de l’emprisonnement et des menaces a un côté « Chicago des années 20 » qui est plutôt déplacé.
Mentionnons enfin les effets spéciaux utilisés pour la présentation de l’enfer et pour le miracle du soleil. Ils impressionnent les sens, mais assez peu l’intelligence et invitent encore moins à la méditation.
Le surnaturel
Il n’est pas absent, car il faut impressionner le spectateur, mais il est détourné de sa raison d’être et frôle parfois le ridicule. La Sainte Vierge perd une part importante de sa stature, ses messages ayant été passablement dévitalisés. Elle n’est plus qu’une apparition fantomatique.
Des regrets
On peut regretter l’omission totale des trois apparitions de l’Ange, ce qui prive le spectateur de la façon remarquable dont l’Ange a préparé les trois enfants à leurs rencontres avec la Sainte Vierge et donc à leur future mission.
On peut regretter que les principaux messages et surtout les demandes que Marie formule à notre intention soient passés sous silence. En particulier, elle a jugé utile de venir six fois pour nous dire clairement, simplement, mais fermement ce que nous devons être et faire pour assurer le salut éternel de notre âme et donc éviter une damnation tout aussi éternelle qui serait une terrible tragédie.
On peut regretter, conséquence de la remarque précédente, que la dimension spirituelle et surnaturelle des évènements de Fatima soit si peu mise en avant.
On peut regretter que la forme ait pris le pas sur le fond, la manière sur le contenu, l’anecdote sur l’analyse, le pittoresque sur la réflexion et l’enseignement.
On peut regretter toutes ces entorses à la vérité, ces omissions voulues ou non, mais on ne peut pas les reprocher aux réalisateurs puisque telle était leur vision des choses, mais on peut leur reprocher d’essayer d’en convaincre les spectateurs.
On peut regretter de nous présenter Sœur Lucie écrivant des mémoires qui ne sont en rien ceux qu’elle a réellement écrits.
On peut regretter bien d’autres choses qui mériteraient d’être mentionnées pour une analyse plus fine, mais pour se limiter à l’essentiel, ce qui précède suffit largement.
En conclusion
Ce film est dangereux pour ceux qui ne connaissent Fatima que superficiellement et qui s’imagineront en savoir assez après la vision du film ; il l’est encore plus pour ceux qui ne connaissent pas et qui risquent de n’en retenir que le côté caricatural d’une certaine forme de « religion » s’apparentant davantage à de la superstition. Il n’a d’intérêt que pour ceux qui s’efforcent de vivre de Fatima pour pouvoir expliquer aux autres en quoi le film est mauvais et surtout en quoi il altère gravement la valeur des messages et des demandes de la Sainte Vierge.
Si on se souvient que ce film est « inspiré d’une histoire vraie », qui a donc été remodelée, c’est qu’il n’est pas vrai et qu’il est faux. Dès lors se pose la question de savoir qui a inspiré le film à ses réalisateurs sachant que l’histoire vraie de Fatima a été inspirée par le Saint-Esprit.
Soyons clairs : nous ne sommes pas en présence d’un champ de bon grain où aurait été semé un peu d’ivraie, mais d’un champ d’ivraie contenant par ci, par là, quelques épis de bon grain.
Exemples de ce qui est mauvais dans ce film
Le non-respect de l’ordre chronologique et les libertés prises par les auteurs vis-à-vis des mémoires de sœur Lucie, propos qui en modifient totalement le sens mais de façon subtile : par exemple après la seconde apparition : ‘’ Elle m’a dit de réciter mon chapelet pour la paix, puis elle m’a dit d’apprendre à lire et écrire, car je transmettrai son message au monde entier ‘’ (On croit qu’Elle n’a parlé que pour Lucie et que c’est la paix qui est le message !). Dans le récit du secret, après la vision de l’enfer, il n’est pas dit que Dieu voulait sauver les pécheurs en proposant la dévotion au Cœur Immaculé. Il est dit ‘’ Si les gens ne se tournent pas vers Dieu, il punira le monde…..’’ Pour empêcher cette guerre, Elle reviendrait demander de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, mais Lucie ne mentionne pas l’autre demande associée, celle de la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois. Les souffrances du pape annoncées pendant cette période de la seconde guerre mondiale débouchent directement sur la mort du pape, puis la vision de l’ange exterminateur. Il n’est pas dit que la Russie se convertirait. Par contre précise Lucie, Elle a dit que son Cœur Immaculé finirait par triompher et qu’une période de paix serait donnée au monde. Ce sont les seuls moments ou il a été question du Cœur Immaculé de Marie. Les vrais raison de la conversion personnelle sont dissimulées : ‘’ Nous devrions nous tourner vers Dieu car il était déjà trop offensé’’ a dit Notre Dame à la dernière apparition‘’. La seconde partie de la phrase est vraie, la première ne l’est pas. Elle est bien plus impérative : ‘’ N’offensez pas d’avantage Dieu Notre Seigneur car il est …….’’
Le sentimentalisme de Lucie est impressionnant : ‘’ C’est parce qu’elle a parlé si tendrement que je voulais répandre ses paroles dans le monde entier ‘’. On est loin de ‘’ Dieu veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer’’ exposé à la seconde apparition. On note encore : ‘’ Elle me dit de ne pas avoir peur car elle m’accompagnerait toujours ’’. Les paroles réelles sont ‘’ Ne te décourage pas. Je ne t’abandonnerai jamais, mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu’’ La vie des enfants change. Pas dans le sens d’une vie spirituelle intense, mais parce qu’ils se cachent de la foule. Le film ne parle pas de leurs sacrifices volontaires. Les enfants jouent devant les curieux, en attendant la seconde apparition. La scène de la prière dans la prison ; les enfants prient à la demande du gardien puis d’un prisonnier et non pas à leur demande. Le 13 octobre, Le film montre Lucie qui interpelle Notre Dame pour lui demander le miracle ! Le comportement de la foule qui est montrée exigeante au début, puis s’enfuyant pendant le miracle n’est pas du tout celui rapporté par les témoins. La larme de sang de Jacinthe sur son lit de mort est une pure invention.
<p align="right">le Bureau de CAP Fatima <a href= http://www.fatima100.fr/ target=_blank>www.fatima100.fr</a>
Critique
1/5 CAP Fatima 2017
Ce film montre ce que les frères Higgins, veulent faire passer comme message, puisqu'en tout début de projection, ils nous disent que ce film est tiré d'une histoire vraie. L'histoire vraie et le message réel de Fatima sont dans les différents mémoires de sœur Lucie, mais pas dans ce film. C'est dans ce sens qu'il est dangereux, particulièrement dans ces temps du centenaire.
Le film à voir est celui de Daniel Costelle '' Apparitions à Fatima '' . Les dialogues et les situations sont reproduits fidèlement.