Une émouvante profession de foi ...
5/5 Monde et Vie .
.----. Bien que baptisé roman, ce livre se lit comme un témoignage, une lettre testament dans une bouteille à la mer qu'un homme adresse, par-delà la mort, à la femme qui, au bout du compte, un compte amer, lui a rendu une raison de vivre.
" Je n'ai rien d'un écrivain ; si je suis quelque chose, c'est une bête d'action et peut-être de courage, même si mes tripes se nouaient dans le danger ", écrit le narrateur. Après la Résistance, Mandard de Sorgues, officier français, a " fait " l'Indochine dans les commandos Delta, puis l'Algérie. Rebelle engagé dans l'OAS par sens du devoir et de l'honneur, il en a payé le prix : la prison. Libéré, puis amnistié par Pompidou, il a pourtant choisi de rompre les amarres, de changer d'hémisphère : ce n'est pas lui, mais son pays qui a trahi. Il a vendu les quelques biens qui lui restaient en France, et se retrouve en Argentine, dans un coin perdu des Andes, près de San Carlos de Banloche, à la tête d'une petite exploitation forestière. C'est là qu'un jour, par hasard, il a rencontré Laura, à moitié brésilienne, mariée à un fonctionnaire international en poste à Washington.
Il évoque leurs rencontres plus ou moins furtives, ici et là, entre deux avions, à Buenos Aires, à Ponta del Este, à Rio, à Washington ou à Paris, transcrit les pensées que lui inspirent les choses, les gens, les événements qu'il voit comme à distance, et se raconte lui-même avec une franchise, une simplicité qui font de son message une émouvante profession de foi et de fidélité. [ Signé P. de P. dans " Monde et Vie " numéro 654 du 19 août 1999 ]