Un nouvel ouvrage sur Rome pourrait sembler superflu, après les fleuves d'encre qui ont déjà coulé sur le sujet. Il manquait toutefois, parmi toutes les publications disponibles, un ouvrage agréable à lire, bien que scientifiquement irréprochable, présentant une vaste fresque de cette merveilleuse aventure artistique qu'est Rome. En d'autres termes, il n'existait pas de publication capable d'offrir une vue générale tout en soulignant les liens et les différences entre les diverses périodes.
En réalité, écrire sur l'art de Rome veut dire, bien souvent, écrire sur l'art mondial. Cité unique et inimitable, Rome n'a pas seulement joué le rôle incontesté de catalyseur artistique, depuis les merveilles de l'époque impériale jusqu'à la splendeur de l'Ecole de Rome, mais elle a été également un carrefour entre l'Est et l'Ouest aussi bien qu'entre l'Italie du Nord et celle du Sud.
Au cours de son histoire plus que millénaire, Rome a joué à de nombreuses reprises le rôle de capitale de toute l'Europe. C'est pourquoi un panorama complet et concis (ce n'est pas contradictoire) depuis les origines jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, avec une conclusion consacrée au dernier grand exploit de la scène artistique romaine (l'Ecole de Rome) peut permettre d'expliquer la nature et les raisons de cet extraordinaire "happening" historico-artistique.
Ainsi, en feuilletant cet ouvrage, fruit de longues années de travail des plus grands spécialistes, le lecteur revivra le processus de stratification culturelle, urbaine et architecturale qui a progressivement conduit Rome de sa position de village à celle de capitale d'un Empire s'étendant sur tout le bassin méditerranéen : siège de la papauté, commune médiévale, gloire de la Renaissance, berceau du Baroque, lieu de naissance du Néo-classicisme.
Sans l'art de Rome, la culture ne serait que l'ombre d'elle- même puisque toute l'histoire de Rome est intimement entrelacée avec l'histoire du monde et celle de la pensée artistique occidentale.