Domine, dilexi decorem domus tuae.
Vous auriez pu, cher Monsieur l'Archiprêtre, donner pour épigraphe à votre livre ces paroles qui, ce me semble, racontent assez heureusement toute votre âme. Vous aimez la beauté de la maison de Dieu... Vous aimez tout dans la maison de Dieu: les murs que marquèrent les croix consécratrices ; la lueur discrète qui, le soir, envahit les nefs et les inonde de mystère ; la grande voix qui pleure les trépassés ou carillonne les espoirs des mères sur les berceaux.
Plus que ce poème chanté par la matière inerte, vous aimez la beauté des gestes symboliques dont se composent nos cérémonies ; et plus encore celle des strophes de nos vieilles hymnes, seules capables d'exprimer, en des signes presque immatériels, les joies, les douleurs, les adorations des âmes.
Et tout cela, vous l'aimez, laissez-moi dire, avec des candeurs d'enfant, avec cette fraîcheur d'impressions qui revêt d'un charme exquis une science de la liturgie et de l'histoire dont on pourrait craindre qu'elle ne soit trop aride, tant on la devine exacte et précise.
Mais tout cela, ce n'est qu'ombre et figure et le vestibule seulement de la maison de Dieu. Le vrai temple dont la beauté vous attire est celui où réside l'Esprit-Saint. Les âmes rachetées, justifiées, glorifiées - d'un mot, les Saints : voilà les gemmes et les ors dont se parent les murs de la cité mystique, lapides pretiosi omnes muri tui...
Les Saints, vous les aimez, chacun pour l'éclat de ses vertus spéciales, et tous pour l'ensemble unique, pour le cortège de grandeur, de force et de pure beauté qu'ils composent au Christ Jésus.
Je formule un vœu, ou plutôt j'exprime une conviction: votre livre, largement répandu, ira, dans mon cher diocèse et au dehors, enchanter bien des âmes pieuses el les gagner à l'imitation des Saints. Lu par des chrétiens moins fervents, il leur révélera les beautés d'un monde qu'ils connaissent mal, et, de la lumière, naîtra l'amour.
Mgr Chesnelong, évêque de Valence