Après Navale en 1901, Jean Decoux navigue sur des canonnières, des avisos ou des croiseurs. Sous-marinier dès 1907, puis en 1914-1916, il rencontre Foch, Clemenceau, Pétain. D'autres souvenirs sont Massenet, Lyautey, Loti, Monfreid en mer Rouge, Gerbault en Océanie. Dans les années 30, il est un "expert écouté" dans les conférences internationales. Secrétaire du conseil supérieur de la Marine, il contribue au renouveau de la marine de guerre française avant d'être nommé, en 1939, commandant des forces navales d'Extrême-Orient.
Gouverneur général de l'Indochine de 1940 à 1945, il est à la barre de ce navire soumis aux tempêtes des pressions japonaises, chinoises et d'une guerre avec le Siam qui voit la seule victoire navale française pendant cette période. Isolé, à 12 000 km de la métropole, il réorganise la Fédération indochinoise, aligne les salaires des fonctionnaires indochinois sur ceux des Français, développe l'Université de Hanoï, crée des biocarburants. Il entretient des relations de confiance avec Bao Daï en Annam, Norodom Sihanouk au Cambodge, Sisavong-Vong au Laos. Il lutte pas à pas contre les Japonais tout en arrivant à préserver les populations des atrocités subies par tous les autres pays d'Asie du Sud-Est. Emprisonné par les Japonais en mars 1945, il faillit gagner - à cinq mois près - son incroyable pari de maintenir en Indochine la souveraineté française. Le jeu trouble de certains intermédiaires entre de Gaulle et Decoux a entraîné ce qui a été qualifié de "malentendu fatal", à l'origine de la guerre d'Indochine.
Ancien professeur de chirurgie digestive à l'Université Pierre et Marie Curie, l'auteur a écrit plusieurs livres scientifiques médicaux et un livre historique sur I'année 1905. Il a connu l'amiral Decoux.