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L´Amérique - Empire - Ed 2021

Référence : 121687
3 avis
Date de parution : 2 décembre 2021
Collection : ACTUALITE PROSP
EAN 13 : 9782373000542
Nb de pages : 336
20.00
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Description
L'Amérique est un empire qui ne dit pas son nom. De leur conquête sur les Indiens aux offensives militaires à travers le monde, les Américains ont constamment été en guerre, non pour créer des colonies comme un empire classique, mais pour étendre leur puissance politique et diffuser l'American Way of Life.
L'Amérique empire raconte l'histoire de cette nation partie de rien et qui domine aujourd'hui tout : finance, culture, technologie, armée, institutions internationales... Peu de grandes décisions dans le monde ne se prennent sans que la Maison Blanche ne soit impliquée. Peu d'empires ont connu un tel rayonnement.
Comment l'Amérique en est-elle arrivée là ? Comment s'est-elle développée ? D'ou` viennent la fascination et la crainte qu'elle suscite ? L'Amérique empire tente de répondre à ces questions et soulève l'inéluctabilité de tout empire : sa chute.
L'Amérique traverse en effet des zones de turbulence majeures : enracinement du trumpisme, déroute en Afghanistan, avènement du wokisme, montée de la Chine, résistance de la Russie... Les Etats-Unis révèlent qu'ils sont plus que jamais un colosse aux pieds d'argile.
L'Amérique empire est un voyage historique et géopolitique dans le temps qui nous fait remonter aux motivations des indépendantistes des 13 colonies britanniques et nous mène à nos jours au piège de Thucydide chinois et la crise existentielle que traverse les Etats-Unis d'Amérique.
De 1776 à aujourd'hui, l'histoire de l'Amérique s'est toujours écrite dans la violence et la passion.
TitreL´Amérique - Empire - Ed 2021
Auteur MIRKOVIC (Nikola)
ÉditeurTEMPORIS (EDITIONS)
Date de parution2 décembre 2021
Nb de pages336
CollectionACTUALITE PROSP
EAN 139782373000542
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)25
Largeur (en mm)140
Hauteur (en mm)230
Poids (en Kg)0.44
Critique du libraire
"La France n'a toujours pas réglé un problème avec l'Histoire. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale la France, progressivement, s'inféode à Washington.... Le prochain Président français doit mettre fin à cette trop longue période de soumission et redonner à la France la place qu'elle n'aurait jamais dû quitter "
Les avis clients
Retour à la guerre froide !
5/5 https://www.lesalonbeige.fr/
.----. Clairement le retour à la guerre froide voire la guerre chaude et totale Questions à Nikola Mirkovic à propos de son nouveau livre, L’Amérique empire. L’Amérique est un empire qui ne dit pas son nom. De leur conquête sur les Indiens aux offensives militaires à travers le monde, les Américains ont constamment été en guerre, non pour créer des colonies comme un empire classique, mais pour étendre leur puissance politique et diffuser l’American Way of Life. L’Amérique empire raconte l’histoire de cette nation partie de rien et qui domine aujourd’hui tout : finance, culture, technologie, armée, institutions internationales… Peu de grandes décisions dans le monde ne se prennent sans que la Maison Blanche ne soit impliquée. Peu d’empires ont connu un tel rayonnement. Comment l’Amérique en est-elle arrivée là ? Comment s’est-elle développée ? D’où viennent la fascination et la crainte qu’elle suscite ? L’Amérique empire tente de répondre à ces questions et soulève l’inéluctabilité de tout empire : sa chute. Nikola Mirkovic, expliquez aux lecteurs assidus et érudits du Salon Beige pourquoi vous avez décidé de sortir ce livre aujourd’hui ? La France n’a toujours pas réglé un problème avec l’Histoire. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale la France, progressivement, s’inféode à Washington. De Gaulle avait tenté de freiner ce mouvement qui n’a cessé de s’amplifier depuis sa mort. Les banques françaises paient des amendes à Washington, les Américains ont torpillé le contrat des sous-marins français avec l’Australie, l’Otan impose des commandants américains aux soldats français. Jusqu’où ira la soumission ? L’objectif de L’Amérique empire est de comprendre la construction impériale des États-Unis qui s’étend de l’économie à la culture en passant par l’armée et bien évidemment la colonisation des élites. Pourquoi la menace impériale est-elle plus grande aujourd’hui avec Biden qu’avec Trump ? Le Président Trump avait clairement défini une politique d’America First (l’Amérique d’abord). Il a tenté précisément de rompre avec la stratégie impériale développée depuis la fin du XIXe siècle car il a compris les dangers du mondialisme et de ses conséquences pour l’Amérique et même le reste du monde. Le mondialisme ne profite qu’à la petite élite de la superclasse mondiale et Trump s’y est opposé. On a vu ce que cela lui a coûté : médias, oligarques et stars du cinéma se sont tous ligués contre lui. Biden a renoué avec la tradition impériale américain mais le monde de 2021 n’est pas du tout le même que celui de 1945 à la fin de la Deuxième Guerre mondiale ou de 1991 et la chute de l’URSS, autre empire disparu. Washington pense qu’avec la force elle peut faire plier tous ses adversaires alors que des pays comme la Russie, la Chine ou même plusieurs pays d’Amérique du Sud ne comptent plus plier l’échine. Le risque avec Biden et le retour des impérialistes est clairement le retour à la guerre froide voire la guerre chaude et totale. Cela serait une catastrophe pour la France et l’Europe. Comment la France doit-elle réagir ? La France est une vielle nation, une des plus vielles sur Terre. Sa vocation est d’être libre et de n’être assujettie à aucun autre pays. Malheureusement une bonne partie des élites françaises, manipulée, soumise ou simplement aveuglée par l’idéologie mondialiste, a bradé la souveraineté française pour une poignée de dollars. La France doit impérativement redevenir un État souverain dont la seule préoccupation doit être l’intérêt des Français. Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux candidats à l’élection présidentielle qui arrive ? La France doit quitter le commandement intégré de l’OTAN et militer impérativement pour la dissolution de l’Alliance sous commandement militaire américain. Elle doit aussi sortir des traités qui confisquent son droit légitime à décider de son orientation politique. Enfin les politiciens français doivent redevenir courageux. Paris ne peut plus accepter les amendes américaines et les coups de poignards dans le dos. La France ne doit plus être traînée dans les aventures militaires américaines en Afghanistan, au Kosovo ou sur la frontière russe. Il faut qu’elle bombe le torse, qu’elle redresse la tête et qu’elle ne se laisse plus faire. Cela ne se fera pas du jour au lendemain mais c’est le prix à payer pour gagner le respect de Washington et montrer à l’Amérique – et au reste du monde – que la France est de retour et qu’elle ne compte plus être un pion dans la stratégie atlantiste américaine qui dessert les intérêts des Français et menace le monde entier. Le prochain Président français doit mettre fin à cette trop longue période de soumission et redonner à la France la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter. [ Par Michel Janva le 16 décembre 2021 ]
Russie/Ukraine/USA
3/5 http://petrus-angel.over-blog.com/
.----. La tension entre la Russie et l’Ukraine nous est montrée par nos grands médias comme une menace russe que les occidentaux essaient de juguler. Le président russe Vladimr Poutine est présenté comme un dictateur obtus qui n’entend rien et est prêt à déclencher une guerre. Tout le monde ne partage pas cette vision. C’est le cas de Nikola Mirkovic, Franco-Serbe, diplômé de l' European Business School et auteur de L’Amérique empire (éditions Temporis, 2021, 332 p). Dans le texte ci-dessous, il présente les ambitions des Etats-Unis sur notre continent. Les Anglo-Saxons ont toujours perçu la Russie comme un concurrent sur le continent européen, cela n’est pas nouveau. (…) Elle a une position stratégique sur notre contient qui, si ce dernier était mieux intégré, ferait des USA une île bien loin du plus grand centre démographique et économique du monde. C’est la grande crainte de Washington et la raison pour laquelle les Américains se battent pour que le continent eurasiatique ne se construise pas autour d’une Russie forte. Un des hommes les plus influents de la pensée impériale américaine, Zbigniew Brzezinski, avait bien souligné que « l’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale. » Les USA paniquent aujourd’hui car deux des plus grandes puissances eurasiatiques, la Russie et la Chine, lui résistent, se rapprochent et pourraient bien détruire le rêve du monde unipolaire orchestré par Washington. (…) En 1990, avant même l’éclatement de l’URSS, le secrétaire d’État américain James Baker a promis aux Russes que l’OTAN n’avancerait pas « un pouce vers l’est » en échange de la réunification de l’Allemagne. Le Kremlin a accepté mais n’a pas obligé les US à transformer cette promesse en traité. Ce fut une erreur. Aujourd’hui, les bases de l’OTAN et les exercices de ses soldats ne cessent de se rapprocher des frontières russes. L’OTAN étant une organisation radicalement et officiellement antirusse, il est normal que les Russes s’inquiètent. C’est pour cela que Moscou a envoyé récemment deux propositions de traité aux États-Unis et à l’OTAN pour s’assurer qu’il n’y aurait plus de menaces contre elle. Washington, de son côté, veut fragiliser la Russie et déloger Vladimir Poutine qui est vu comme un frein majeur à l’expansion de l’empire américain. C’est pour cela que les USA, et leurs alliés de l’UE, infligent des sanctions économiques à n’en plus finir contre la Russie et que les médias dominants dépeignent systématiquement un portrait fallacieux et caricatural de la patrie de Dostoïevski. En toile de fond, Washington veut prendre le marché des hydrocarbures de la Russie. La Russie représente en effet 30% du gaz importé par l’Europe. Washington veut ravir cette place pour nous exporter son gaz de schiste, qui est plus cher et extrait de manière beaucoup plus polluante. Les US veulent en outre empêcher la Russie de devenir une puissance européenne car si les pays Européens se rapprochent de la Russie, ils se rendront compte qu’ils n'auront plus besoin des USA : ni de leurs bases militaires, ni de leur ingérence dans nos affaires politiques, économiques et culturelles. Dans ce cas, les USA perdraient leur assise sur l’Europe, ce qui sonnerait le glas de l’empire. Les États-Uniens craignent par-dessus tout le rapprochement entre la Russie et l’Allemagne. Pour le président du think tank américain Stratpol, George Friedman, «l’intérêt primordial des États-Unis, pour lequel [les États-Unis ont] mené des guerres pendant un siècle – la Première, la Seconde et la Guerre froide – a été la relation entre l’Allemagne et la Russie, parce que unis, ils sont la seule force qui pourrait nous menacer. » (…) L’OTAN est un bateau ivre. C’est une organisation née de la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui n’a plus de raison d’être depuis la chute de l’URSS. D’organisation de défense, elle est devenue une organisation d’attaque et s’est sinistrement illustrée en bombardant illégalement la Serbie en 1999 et en installant la charia en Libye en 2011. À l’intérieur même de l’alliance atlantiste, Grecs et Français d’un côté et Turcs de l’autre se regardent en chiens de faïence. (…) Aujourd’hui l’OTAN vient provoquer la Russie sur sa frontière, ce qui est de la folie pure. (…). L’OTAN est malade et il est urgent de la démanteler avant que son instabilité et sa démence ne la conduisent à commettre l’irréparable .(…) Les USA savent que les Russes sont sérieux et qu’ils ont défini la ligne rouge à ne pas franchir. Si les US et l’OTAN continuent de provoquer la Russie, elle finira par riposter. Cela serait apocalyptique pour l’Europe aussi bien économiquement que socialement et militairement. La Russie a presque complètement délogé les USA de la Syrie, elle n’est ni l’Irak ni la Libye, et dispose d’armes hypersoniques que nous n’avons même pas. Washington veut détruire la Russie pour les raisons que nous avons évoquées précédemment mais est-elle prête à déclencher une guerre qui pourrait devenir mondiale ? (…) Cette option terrifiante n’est pas une certitude et je pense que le bras de fer actuel va se terminer par un compromis. Pour autant je n’oublie pas que s’il y a bien une puissance sur terre qui a énormément profité des deux Guerres mondiales et des guerres fratricides entre Européens, ce sont bien les États-Unis. Il ne faut jamais l’oublier. [ Extrait de l’entretien donné à Front Populaire le 27 janvier 2022 et republié par Petrus Angel le 26 février 2023 ] P.S. : Petrus Angel ? : Blog d'information politique, sociale, culturelle, de détente.
«Les Etats-Unis sont un empire qui colonise les élites»
3/5 https://www.billetdefrance.fr/
.----. Irak, Somalie, Bosnie, Serbie, Afghanistan, les guerres menées par les Etats-Unis depuis plusieurs dizaines d’années ont marqué durablement de nombreuses régions du monde. Parti de rien, ce pays, devenue une super puissance militaire, économique et culturelle s’est imposé à tous devenant un véritable empire. Un rayonnement qui semble montrer de plus en plus quelques fragilités.   FRANCIS VENCITON : Votre livre se nomme « L’Amérique Empire », n’y a-t-il pas là une provocation sachant que l’Amérique est constitutionnellement une démocratie ? En quoi est-ce un empire ? NIKOLA MIRKOVIC : Les Etats-Unis ont à la fois les attributs d’une démocratie et d’un empire. Ils forment un empire dans la mesure où leur rayonnement international influe de manière pesante les politiques de nombreux pays du monde quand ils ne les dirigent pas directement. Et en même temps dans chaque Etat américain, il y a un véritable exercice démocratique où le peuple est régulièrement sollicité pour prendre des décisions sur des sujets concrets. Localement, un Américain peut décider, lors d’un vote, si tel ou tel budget de l’Etat doit être alloué à une école, une bibliothèque ou une prison par exemple. Dans certains comtés américains les électeurs peuvent choisir leur shérif. Si en Californie un certain quorum est atteint, les citoyens peuvent organiser des référendums d’initiatives populaires. Il y a donc une véritable pratique de la démocratie électorale où le citoyen exprime un choix sur un sujet spécifique à l’intérieur des Etats américains. En revanche, au niveau fédéral, les Américains n’ont le choix qu’entre deux partis qui sont très proches (malgré les apparences) et sont tributaires de la démocratie représentative sur de nombreux sujets nationaux. La célèbre militante socialiste Helen Keller disait déjà au début du XXè siècle : « Nous votons, qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que nous choisissons entre les membres de deux partis d’autocrates non avoués. » Les USA sont un empire qui ne colonise pas les territoires mais les élites. Conquérir un territoire donne accès aux ressources et aux marchés du dit-territoire mais impose également des investissements très lourds d’intégration du nouveau territoire dans son propre pays. Coloniser les élites, à travers le soft power, les universités US ou encore les think tanks donne les mêmes avantages tout en affranchissant du devoir régalien du colon envers le colonisé. C’est également nettement moins onéreux. Et quand les élites d’un pays ne se soumettent pas, Washington n’hésite pas à renverser le gouvernement ou à l’attaquer militairement au nom de la « démocratie » évidemment. Dans Killing hope, l’auteur américain William Blum liste de manière quasi exhaustive les ingérences américaines dans les gouvernements de nombreux pays du monde et cela donne le vertige. Il ne faut pas croire que cette extension impériale ne concerne que l’Amérique du Sud ou des portions d’Asie et d’Afrique. L’Europe est une des cibles principales de Washington. D’ailleurs, un des hommes les plus influents de la politique étrangère états-unienne de la fin du XXè siècle, Zbigniew Brzezinski considérait l’Europe de l’Ouest carrément comme un « protectorat américain. » Pour contrôler cet empire, les USA ont plus de 700 bases militaires à travers le monde, bien loin du territoire américain mais très proches des routes de commerce et des matières premières que l’empire veut contrôler.   F.V : Quels sont les grands invariants de la politique étrangère américaine ? N.M : Les USA, malgré leur image policée et généreuse diffusée dans les médias, ont toujours été dominés par une poignée d’oligarques et de stratèges qui ont largement influencé la politique étrangère états-unienne à des fins financières. On ne peut pas dire qu’ils contrôlent tout mais on peut affirmer qu’ils contrôlent beaucoup. De nombreux présidents américains comme Adams, Hayes ou même F.D. Roosevelt ont critiqué, souvent dans des correspondances privées, le rôle de l’argent et de sa concentration entre les mains de quelques-uns aux USA. Le président Eisenhower a ouvertement critiqué ce pouvoir illégitime dans son discours de fin de mandat de 1961. Il dit : « Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera. » Dès leur création les US ont fait la guerre, d’abord pour conquérir un territoire immense de l’Atlantique au Pacifique, puis pour étendre leur sphère d’influence à travers le globe. Les USA sont constamment en train de s’ingérer dans les affaires de nations souveraines. Nous connaissons bien les « révolutions de couleur » financées par des ONG américaines ou leurs amis comme G. Soros en Syrie, en Yougoslavie, en Géorgie ou en Ukraine mais ces opérations ne représentent que la partie visible de l’iceberg, quand un gouvernement en place refuse d’obéir aux « conseils » de l’Oncle Sam. Tous les jours à travers le monde, les agents d’influence américains œuvrent pour la défense des intérêts américains au sein de gouvernements étrangers. Ne croyez surtout pas que la France soit épargnée. Non seulement Washington espionne nos présidents mais elle nous oblige à ne pas vendre dans les marchés qu’elle a décidé de boycotter et n’hésite pas à sanctionner nos entreprises de plusieurs milliards d’euros d’amendes quand ces dernières sortent des clous. La BNP, le Crédit agricole et la Société Générale en ont tous fait les frais. Le magistrat français, ex-Président de la commission des lois de l’assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas dit : « Les Etats-Unis n’ont pas d’amis, que des cibles ou des vassaux. »   F.V : En dépit des alternances démocratiques, on peut constater une constance dans la géopolitique américaine de ces dernières années, peut-on considérer que le système bureaucratique l’emporte sur les volontés des hommes politiques ? N.M : Bien sûr, regardez avec quelle difficulté Donald Trump a dû gérer sa présidence. L’Etat profond américain ne cessait de lui mettre des bâtons dans les roues que cela soit à travers les médias ou même dans son propre gouvernement. L’épisode Trump nous a prouvé, s’il en était besoin, que l’homme le plus puissant du monde n’est clairement pas le président des USA puisque celui-ci ne peut même pas mettre en place le programme pour lequel il a été élu. Au sein même de l’appareil étatique demeure un courant de pensée mondialiste très prégnant qui pèse lourdement sur les choix des présidents états-uniens quelles que soient leurs couleurs politiques. Cette influence se ressent notamment sur le choix des secrétaires d’état à la Défense ou du Trésor qui sortent quasiment tous du même think tank le Council on Foreign Relations. Cet organisme fait partie des associations ouvertement atlantistes et mondialistes qui hantent les arcanes de l’administration américaine depuis des générations et qui y placent leurs pions. Cela permet une continuité dans la politique étrangère américaine : les présidents passent mais les hauts fonctionnaires restent. Trump a résisté contre cette influence non démocratique. Par ailleurs, il y a une véritable politique des portes tournantes (revolving doors) où l’on va retrouver ces hauts fonctionnaires, politiques et capitaines d’industrie indifféremment à des postes au gouvernement, dans les institutions où dans les grandes entreprises stratégiques. Ainsi Paul Wolfowitz, ancien sous-secrétaire d’Etat à la Défense, est promu Président de la Banque mondiale. Donald Rumsfeld va passer de l’armée à la politique avant de devenir ambassadeur des USA à l’OTAN, puis dirigeant du grand groupe pharmaceutique G.D. Searle (devenu depuis Pfizer) puis Secrétaire à la défense des USA. Ces personnes gardent le cap impérial des USA.   F.V : Que peut-on faire contre l’empire ? N’est-ce pas une position paresseuse ou très déterministe que de se contenter d’attendre sa chute ? N.M : La plus grande ruse de l’empire est de faire croire qu’il n’existe pas. Il ne faut surtout pas attendre et s’en libérer au plus vite. Il en va de la défense de la souveraineté française et de la paix dans le monde. Les USA doivent reprendre une taille humaine : « Make America Small Again. » C’est le souhait de nombreux américains d’ailleurs qui n’aiment pas l’extension impériale et préféreraient que les lourds investissements de l’Etat américain à l’étranger soient consacrés aux Américains d’abord. Combien de temps encore les Français vont-ils laisser Washington sanctionner nos entreprises, casser nos contrats commerciaux, espionner nos responsables politiques et nous entrainer dans des guerres qui ne sont pas les nôtres ? Il faut se libérer de l’empire états-unien, c’est une question de survie. La France ne pourra jamais aspirer à redevenir une vraie puissance stabilisatrice en Europe et dans le monde assurant la prospérité à ses citoyens tant qu’elle sera sous le joug d’une puissance étrangère. Le Général de Gaulle a dit il y a plus de 60 ans déjà : « Le grand problème (…) c’est l’impérialisme américain. Le problème est en nous, parmi nos couches dirigeantes, parmi celles des pays voisins. Il est dans les têtes. » Malheureusement, la classe politique actuelle a laissé ce combat majeur du général de côté pensant peut-être qu’il n’existait pas ou n’osant pas l’affronter de peur des répercussions.   F.V : Avec les événements ukrainiens, assistons-nous aux derniers feux de l’Amérique ou à une recomposition plus globale de la société internationale ? N.M : L’Amérique est une nation impressionnante qui a fait preuve d’une capacité de résilience et d’adaptation phénoménale dans sa petite histoire. Elle a survécu à une guerre civile où périrent 600 000 de ses citoyens, elle a survécu à différentes grandes crises financières, elle s’est très bien adaptée lors des deux guerres mondiales… déclarer qu’elle vit ses derniers jours serait un peu hasardeux. Il est vrai en revanche que Washington ne va pas bien. Les USA traversent des crises de très grande ampleur à l’extérieur et à l’intérieur de ses frontières et son hégémonie n’a jamais autant été contestée. Aujourd’hui, sur plusieurs continents, les voix se lèvent pour sortir du modèle mondialiste américain. L’usage du dollar, un des piliers de l’empire américain, est en train de s’affaiblir. La Russie, la Chine, la Turquie, le Brésil échangent de plus avec leurs monnaies nationales. En Syrie comme en Ukraine, on voit que la Russie ne craint plus les USA ni l’Otan. Surtout, les Américains n’ont jamais autant été divisés entre eux. Comme un peu partout en Occident, le pays est en train de s’atomiser et de tomber dans l’anomie. L’Américain a plus de haine contre son voisin de palier que contre les Russes ou les Afghans. On a vu lors des dernières élections présidentielles le gouffre qui sépare les supporters de Trump et de Biden, ils ne se supportent plus. On n’avait pas vu cela depuis la guerre civile, c’est un grand signe de faiblesse pour l’empire et c’est peut-être là son talon d’Achille. Le professeur britannique Paul Kennedy avait mis les Etats-Uniens en garde contre leur « surextension impériale » mais c’est peut-être à l’intérieur que les US trouveront la cause de leur chute.   [ Propos recueillis par Francis Venciton et publié le 10/01/2023 sur Billet de France ] P.S. : Billet de France est un site d'actualité créé et animé par un groupe d'étudiants et de jeunes professionnels indépendants venant d'horizons et d'expériences diverses et réunis par une passion commune de l'information, de l'analyse et de l'investigation.  Billet de France se donne pour mission d'offrir un autre regard sur l'actualité politique, sociétale ou encore culturelle vous permettant d'avoir une information libre et indépendante.  Billet de France se veut avant tout un site où le partage d'information est roi. 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