La publication posthume de ces carnets de route permet de découvrir une nouvelle facette du colonel Sassi. Celle d'un franc-tireur de la littérature, surdoué et méconnu. Un épistolier au style violent, enlevé, érudit, percutant. Cet ensemble de lettres, qui retrace vingt ans de sa vie turbulente (1941-1961), témoigne de l'humanité, de la finesse et de l'humour d'un soldat inflexible, déterminé, mais qui vécut des moments de doute, voire de désespoir, lorsqu'il se retrouva confronté à l'attente, à l'irrésolution et à l'inaptitude de ses supérieurs, à l'insanité du monde qui l'entourait. Lucide et sans concessions, tant sur lui-même que sur les événements militaires ou politiques qu'il traverse la rage au coeur, le colonel Sassi évoque la lumière et les ténèbres qui s'abattent tour à tour sur ceux qui mettent leur vie au service de la France. Depuis les tréfonds du désert saharien jusqu'à l'immensité de la jungle indochinoise et l'hostilité du djebel algérien, Jean Sassi prouve une nouvelle fois que les plus grands guerriers peuvent aussi se révéler les plus humains.
Né en 1917, le colonel Jean Sassi, commandeur de la Légion d'honneur, fut décoré de treize titres de guerre, dont cinq étrangers. En 2008, quelques mois avant sa mort, il s'était confié à Jean-Louis Tremblais, reporter au Figaro magazine, pour dévoiler dans l'ouvrage Opérations spéciales, 20 ans de guerres secrètes son extraordinaire parcours au sein des Jedburghs, de la Force 136, ou encore comme chef de maquis autochtones en Indochine. Spécialiste incontesté de la guerre contre-révolutionnaire et non orthodoxe, le colonel Sassi était président d'honneur de l'Association nationale des anciens du 11e Choc.