Lajos Marton est connu en France pour avoir été l'un des trois Hongrois ayant participé à l'attentat du Petit-Clamart, qui manqua de peu le 22 août 1962 d'ôter la vie au Général De Gaulle, alors président d'une France secouée par le drame de la guerre d'Algérie finissante. Pour cela, Lajos Marton sera condamné à mort. Comment ce fils de paysan hongrois en est-il arrivé jusque-là ? Condamné à mort, Lajos Marton l'avait déjà été quelques années auparavant dans son pays natal. Résistant dès sa jeunesse à la dictature communiste en Hongrie, les convictions de Lajos Marton le conduiront à prendre des risques insensés dans une mission d'espionnage pour le compte de l'OTAN au coeur de l'Etat-major de l'armée communiste hongroise, puis à participer les armes à la main à l'insurrection du peuple hongrois à l'automne 1956 contre la domination soviétique. Réfugié en France, Lajos Marton participe en mai 1958 à l'opération Résurrection qui force la main aux dirigeants de la IVè République agonisante à céder le pouvoir au général De Gaulle, qui promet la sauvegarde de l'Algérie française. Révolté par la politique gaulliste et bouleversé par la tragédie des Pieds-Noirs, Lajos Marton choisit par patriotisme à l'égard de son pays d'adoption de rejoindre les rangs de l'OAS. L'échec de justesse du Petit-Clamart ne décourage pas Marton et ses amis, qui préparent un nouvel attentat. Mais la majorité des membres du groupe est arrêtée, dont le colonel Bastien-Thiry qui sera fusillé en mars 1963. Refusant de quitter la France, Lajos Marton parvient à vivre plus d'un an dans la clandestinité. Arrêté en septembre 1963, il sera gracié en 1968. Après s'être marié et avoir obtenu la nationalité française, il repart au combat au Tchad à l'été 1983, dans une mission visant à enrayer l'avancée des rebelles tchadiens soutenus par le colonel Kadhafi. Il retourne en Hongrie en 1987, où il est réhabilité après la chute du régime communiste. De nos jours, Lajos Marton vit à Paris.