C'est ainsi que le Sauveur Jésus a voulu m'instruire, tantôt par des exemples, tantôt par des figures, des images, tantôt enfin par la vue claire et nette de ce qu'il m'avait appris ou de ce qu'il voulait lui-même m'enseigner.
J'ai tâché de tout exprimer selon que je le trouvais gravé dans mon coeur et ma mémoire. Il est bien des instructions, probablement, qu'il m'a adressées et que je n'ai point consignées dans ces cahiers. J'ai tâché d'y suppléer par les lettres que j'ai écrites à mon directeur, qui ne sont autre chose que la suite des instructions renfermées dans mes cahiers, ou bien des instructions que j'écrivais le jour même où je les avais reçues.
J'ai écrit selon que mon esprit me le rappelait. Ce que je sais, c'est que le Sauveur m'a promis dès le commencement de m' instruire de la véritable science, de la science du salut. Il devrait donc y avoir dans ce que j'ai écrit par obéissance à mon directeur et aussi par obéissance à mon Sauveur, de quoi satisfaire les désirs de toute intelligence appliquée à son salut, de toute âme qui tend vers Dieu. Il sera facile de suppléer à ce qui manque ; il sera facile surtout de disposer mes écrits de manière à ce qu'ils puissent être livrés aux fidèles et qu'ils en retirent un grand fruit.
C'est là la promesse que me fit le Sauveur Jésus, alors qu'il m'entretint à peu près en ces termes : "Ma fille, c'est moi-même qui ai inspiré à votre directeur de vous faire écrire ce que vous éprouviez et ce que vous entendiez. Je vous ordonne de lui obéir comme vous l'avez fait jusqu'à ce jour. Je désire que les instructions que je vous ai données soient livrées plus tard aux âmes qui auront de la dévotion à mon Coeur sacré. Conservez-les toutes précieusement. Je veux me servir de vous comme d'un instrument, et je rendrai votre nom illustre parmi les dévots au sacrement de mon amour. Néanmoins, ne vous enorgueillissez point de mes faveurs. Par vous-même vous ne savez rien ; vous tenez tout de moi, de quoi vous glorifieriez-vous ? Je vous défends de jamais parler de ce que vous avez éprouvé à d'autres qu'à votre directeur et à ceux qui seront préposés à la direction de votre âme. Livrez et abandonnez vos manuscrits à celui qui vous dirige en ce moment. C'est lui qui les conservera jusqu'à l'heure que j'ai déterminée, et que je lui ferai connaître, pour les livrer aux âmes qui me sont attachées comme à leur seul bien véritable ici-bas."
J'ai fait selon les commandements que j'ai reçus. Je l'ai fait, et je n'ai eu d'autre désir en le faisant que de faire la volonté de Dieu. J'ai eu aussi un autre désir, celui de rendre, autant que cela pouvait dépendre de moi, gloire, honneur et louange à jamais à Jésus, au saint sacrement de son amour. Amen.