Le paradoxe est connu : pendant les quatre années de l'Occupation, jamais les Français n'ont lu autant de livres, ne sont allés autant au théâtre, dans les cinémas et les musées...
Au travers de multiples exemples, en partie inédits, l'auteur brosse le panorama de ce foisonnement, de l'Alsace annexée à Marseille, des villages bretons à Lyon et à Paris. On y croise bien sûr les acteurs majeurs : Otto Abetz, Gerhard Heller côté allemand, Drieu La Rochelle, Gallimard, Céline, Brasillach, Rebatet, Guitry, Roy, Benjamin, Cocteau ou encore le pianiste Alfred Cortot côté français. Mais aussi des anonymes, membres de diverses institutions culturelles - Jeune France, Uriage ou le Comité national du folklore - ou encore simples spectateurs.
On comprend le jeu complexe et passionnant que se livrent l'occupant allemand, le gouvernement de Vichy, les collaborationnistes puis les résistants avec, pour enjeu, des millions de Français.
En même temps, dans le prolongement partiel du Front populaire, Vichy ébauche des politiques et réalise des projets qui ne seront pas oubliés à la Libération. Après avoir fouillé pendant quatre ans dans les archives de ce "continent noir", Stéphanie Corcy rend à cette période de l'Occupation sa juste place dans l'histoire culturelle de la France.
Stéphanie Corcy, agrégée et docteur en histoire, a notamment publié une biographie de Jérôme Carcopino.