Magnifique !
5/5 Monde et Vie.
.----. Il faudra revenir plus en détail sur ce magnifique travail d’Antoine Murat dont l’actualité se découvre à chaque page. Contentons-nous, pour l’instant, de signaler la parution de cet ouvrage d’une ampleur inégalée et qui dépasse de très loin la simple biographie. Né en 1834, René de La Tour du Pin, après une brillante carrière militaire, fut l’un des grands inspirateurs du courant social chrétien comme en témoigne son imposant recueil, Vers un ordre social chrétien. Proche de Maurice Maignen, compagnon d’Albert de Mun, il consacra son existence, après la guerre de 1870, à faire connaître la réponse chrétienne aux désordres sociaux engendrés par le libéralisme, afin d’éviter les folies révolutionnaires. Comme le montre bien Antoine Murat, sa pensée ne se limite pas à quelques bons sentiments. C’est bien un “projet de société”, pour parler comme aujourd’hui, qu’il envisage, s’insérant dans l’œuvre de restauration chrétienne initiée par Léon XIII, au moins au plan des principes.
Monarchiste convaincu, La Tour du Pin n’abdiquera jamais sa fidélité à la France royale et saluera donc avec chaleur la jeune Action française de Charles Maurras, qui reconnaîtra elle-même dans le marquis de la Charce l’un de ses inspirateurs. On connaît à ce sujet la célèbre phrase de Maurras, qui résume tout : « Ce n’est pas La Tour du Pin qui est à l’Action française, c’est l’Action française qui est à La Tour du Pin. ». [...] [ Monde et vie, n° 797, 28 juin 2008 ]
Un phare d'humanisme syndical !
5/5 Réseau Regain.
.----. Sa pensée aide à la rénovation
intellectuelle que connaît le catholicisme
en France. L’Église y réaffirme
sa responsabilité auprès des
plus pauvres et promeut l’engagement
des laïcs au service de la cité.
L’Action française et Firmin Bacconnier
y puisent une bonne partie
de leurs idées sociales. Ainsi,
comme l’expliquera Charles Maurras:
«Ce n’est pas La Tour du Pin qui
est à l’Action française, c’est l’Action
française qui est à La Tour du
Pin.» Ses écrits marqueront également
le général De Gaulle. En 1970,
Edmond Michelet, ministre du général, faisait remarquer à ce sujet
«s’il est un personnage que le général De Gaulle connaît mieux que
Marx, c’est peut être le très ignoré
aujourd’hui La Tour du Pin».
Avocat et historien reconnu du
christianisme social, Antoine Murat,
l’auteur de cette très complète biographie,
fait revivre ici la destinée de
l’homme et détaille la pluralité de
son héritage intellectuel et moral.
Réformiste et adversaire résolu des
idéologies, La Tour du Pin demeure
un phare d’humanisme syndical
face aux défis de la mondialisation. [ Les Notes de lectures de Georges Leroy - septembre 2009 ]
Royaliste.
5/5 Réseau Regain.
.----. En 1877 il est nommé attaché
militaire en Autriche-Hongrie et rencontre
le comte de Chambord, pré-
tendant légitimiste au trône de
France, dans son exil de Frohsdorf.
À Vienne il est également marqué
par l’influence des catholiques sociaux
Autrichiens, le plus représentatif
d’entre eux étant le baron Karl
von Vogelsang (1818-1890) qui
anime la revue Vaterland. En 1881,
il démissionne de l’Armée et se retire
sur ses terres d’Arrancy, dont il
sera maire. À la mort du comte de
Chambord, en 1883, La Tour du Pin
reporte sa fidélité royaliste sur l’aîné
des Orléans, Philippe, comte de Paris,
qu’il rencontre à Eu. Au début
1885, de passage à Rome, il est reçu
par le Pape Léon XIII. En 1891,
contrairement à Albert de Mun, il refuse
le Ralliement des catholiques
Français à la Troisième République.
Comme le futur maréchal Lyautey,qui publie au même moment son
"Rôle social de l’officier", largement
inspiré de l’expérience des «cercles
catholiques», La Tour du Pin demeurera
fidèle à ses idées royalistes
de jeunesse. En 1892, il rencontre
pour la première fois le jeune
Charles Maurras, encore républicain,
amorce une correspondance
qui devait se poursuivre jusqu’à la
mort du colonel. Une fois l’Action
française fondée en 1899, La Tour
du Pin apporte son concours. Il livrera
ainsi trois études entre 1904 et
1906, sur la noblesse, la représentation
professionnelle et l’organisation
territoriale de la France. En
1907 il publie son maître livre, imposant
recueil d’articles écrits à partir
de 1882: Vers un ordre social
chrétien. Le marquis de La Tour du
Pin meurt à Lausanne le 4 décembre
1924 à 90 ans révolus. ( suite ... )
Le catholicisme social .
5/5 Réseau Regain.
.----. Né en 1834, François-René de
La Tour du Pin est issu d’une vieille
famille de la noblesse dauphinoise,
catholique et royaliste. Il épousera
en 1892 sa cousine, Marie-Séraphine
de La Tour du Pin Montauban,
dont il n’aura pas d’enfants.
Il entre à Saint-Cyr en 1852.
Jeune officier, il sert sous le Second
Empire en Crimée, en Italie et en
Algérie avant de participer à la
guerre contre la Prusse en 1870. Fait
prisonnier lors de la reddition de
Metz en octobre 1870, il sympathise
en captivité avec Albert de
Mun. En septembre 1871, de la
Commune, alors qu’il est encore capitaine
aide de camp du gouverneur
militaire de Paris, il s’engage, à la
demande de Maurice Maignen, fondateur
en 1845 des Frères de Saint
Vincent de Paul dans l’«Œuvre des
cercles catholiques d’ouvriers» avec
ses amis Albert de Mun et Félix de
Roquefeuil. Son action est alors inspirée
des travaux de Frédéric Le
Play. C’est alors qu’il est touché par
la situation des ouvriers. Ses écrits
politiques sont marqués par cette situation.
Plus encore que Lamennais,
il est à la source du courant du catholicisme
social en France, consacré
en 1891 par l’encyclique Rerum
novarum du pape Léon XIII. C’est
bien un “projet de société”, pour
parler comme aujourd’hui, qu’il envisage,
s’insérant dans l’œuvre de
restauration chrétienne initiée au
plan des principes par ce Pape. ( suite ... )
Social, parce que royaliste !
5/5 Politique Magazine .
.----. Antoine Murat, qui vient de décéder centenaire, a étudié toute sa vie le catholicisme social français, qu’il conviendrait peut-être d’appeler plus exactement, dût-on choquer, le royalisme social français ; car ce fut la vérité, même si tout a été fait pour la dénaturer. « Social, parce que royaliste », disait le Révérend Père de Pascal à la fin du XIXe siècle et avec quelle raison ! On lira avec le plus vif intérêt cette biographie d’un aristocrate de grande race, au cœur d’or, à l’intelligence droite, fidèle à son Dieu, fidèle à son roi, en dépit de tous les ralliements ecclésiastiques à une République sans foi ni loi, et qui n’eut qu’une seule préoccupation dans sa vie, après les événements de la Commune, avec d’autres compagnons, religieux et laïcs, celle du monde ouvrier à qui il voulait donner toute sa place dans la société. Ce n’étaient certes pas les vues du radicalisme républicain et bourgeois pour qui l’ouvrier était à exploiter non seulement économiquement et socialement mais surtout électoralement. Évidemment deux conceptions différentes. [ " Politique Magazine " ( 7 rue de Constance - 75018 - Paris ) numéro 70 - janvier 2009 ]