Préface de Jacques Trémolet de Villers 20 anecdotes historiques, du miracle de la Sainte Ampoule aux reines martyres de la Révolution française Marie-Antoinette et Marie-Clotilde de Bourbon Un extraordinaire voyage au coeur du merveilleux chrétien de notre histoire royale.Ce livre présente «?vingt anecdotes qui ont fait l’âme de la France?».Les auteurs sont deux universitaires ; ils prennent dans leur introduction les précautions nécessaires pour présenter leur travail comme sérieux, n’en déplaise à toute l’école positiviste.Depuis la sainte ampoule jusqu’au martyre des reines sous la révolution nous avons un éventail des phénomènes miraculeux qui ont jalonné la vie de nos rois. Si «?la thaumaturgie des rois de France constitue une bonne part de l’ouvrage?», elle«?n’est pas le seul sujet de cet ouvrage. Les apparitions divines ou angéliques, les songes prophétiques, les demandes de consécrations ou de créations d’ordres religieux par Jésus-Christ ou la Vierge Marie sont également examinés à l’aune de l’alliance passée entre Dieu et les monarques chrétiens. Dans ces hypothèses, les sciences historiques ne peuvent seules répondre à la question de l’authenticité des phénomènes décrits, de sorte que la théologie est très souvent sollicitée pour expliquer telle ou telle manifestation du Ciel.?» (pp. 18, 19)De Clovis à Marie-Antoinette, le livre nous invite à traverser les siècles en assistant à des phénomènes très émouvants. Certains de ces épisodes sont bien connus, d’autres moins mais tous révèlent une certitude : la grande piété de nos rois.Si tout le monde connaît la sainteté de saint Louis, on sait moins comment cette sainteté s’est manifestée, ici le sujet est abordé par l’énumération des miracles retenus pour la canonisation, édifiant !Qui connaît le miracle de Levroux ? Cela se passe en 1188-89 dans le Berry lors des affrontements entre Philippe II (Auguste) et Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine. La ville est assiégée (Levroux), l’avantage militaire est aux Français mais les conditions climatiques sont telles que l’armée risque de capituler par manque d’eau, hommes et chevaux meurent de soif… Alors survient un prodige :«?Soudain des entrailles les plus profondes de la terre, jaillit miraculeusement un torrent d’eau, sans qu’il plût et si abondamment qu’il atteignit les sous ventrières des chevaux et ranima hommes et bêtes?»… (p. 94)Levroux se trouve en plein cœur du Berry La chronique raconte que sitôt le siège levé l’eau se retira. Le dixième chapitre comporte encore d’autres prodiges concernant le règne de Philippe Auguste.Venons en à Louis XI dont la piété est bien connue. C’est à ce roi que nous devons «?Notre-Dame-De-Cléry?». où d’ailleurs il est enterré, nous lui devons aussi «?Notre-Dame-De-Béhuard?». Par ailleurs, il fit de nombreuses dotations à Rome. Voici racontée l’histoire de la chapelle Sainte Pétronille :«?Nous sommes en 1471 : Sixte IV vient de monter sur le trône pontifical et d’annoncer son projet de restauration de la basilique Saint-Pierre, qui tombe en ruines par endroits. Or pendant un malaise du dauphin Charles, Louis XI et la reine Charlotte implorent le secours de sainte Pétronille, pour la guérison de leur fils, et promettent de restaurer sa chapelle du Vatican, à l’extrémité du transept sud de la basilique, si leur enfant recouvre la santé. Ce qui advint. Dès que son fils est guéri, Louis XI envoie mille deux cents écus au chapitre de Saint-Pierre en vue de la restauration et les travaux commencent. Ils durent plusieurs années, et entraînent la découverte en 1474, sous l’autel, du sarcophage de la sainte ! Comme le pape Clément VIII érige ensuite deux chapellenies perpétuelles où l’on célèbre chaque année la messe du 31 août pour le repos de l’âme de Louis XI, on prit ensuite l’habitude d’appeler l’endroit capella regis Francorum… et cette chapelle devint une sorte de sanctuaire national français…?» (p. 128-129)Le dix-septième chapitre s’intitule «?Louis XIII et l’intercession du frère Fiacre?», le dix-huitième, «?Louis XIV et la demande du Sacré Cœur?» pour finir au vingtième chapitre par le martyre des reines, c’est-à-dire la reine Marie-Antoinette et sa belle-sœur la reine Marie-Clotilde de Savoie. Tous ces épisodes de notre histoire sont assez connus pour que nous ne nous y attardions pas : la dévotion de Louis XV à l’Immaculée Conception est moins connue et fait l’objet du dix-neuvième chapitre. Le sujet, traité avec doigté reflète bien la complexité de l’époque, le rôle nocif des parlements…Nous ne pouvons qu’encourager à lire ce livre, à le méditer aussi et nous donnerons la parole à Jacques Trémolet de Villers qui conclut sa préface ainsi :«?Cet essai jalonne le champ des interventions du Ciel sur la Terre , par amour pour le Royaume de France.«?Jeanne l’appelle “le Saint Royaume de France”. Elle sait par expérience, que du roi au dernier des vilains, ce royaume n’était pas un royaume de saints. Il était peuplé d’hommes hésitants, complices, faibles et incertains. Mais il était “saint” parce que voulu par Dieu. Elle le servit, elle, que le Ciel était allé chercher pour les sauver.«?Que ces lignes redonnent à ceux qui les liront le sens exact de ce lien, et ce qui va avec, la découverte de la Vérité, la joie et l’espérance !?» (p. 11)Claude Jacque, dans Lectures Françaises n° 802 (février 2024)