Flibustier du Roi .
5/5 Spectacle du Monde .
.----. Jacques Perret flibustier du roi .-----. Écrivain facétieux, dans l'esprit de son contemporain Alexandre Vialatte, Jacques Perret militait pour « le retour des hiérarchies colorées, la renaissance des sociétés disparates et les privilèges de clocher ». Ses chroniques à l'hebdomadaire " Aspects de la France " sont enfin réunies en volume. Un pur joyau. .----. .********. .----. « Je me méfie de quelqu’un qui n’aime pas Jacques Perret. » On peut faire confiance à l'avis tranché de Jacques Laurent, hussard malgré lui. Roger Nimier, Kléber Haedens ou Jean Dutourd ne pensaient pas différemment. Dédaigner Perret, c'est tourner le dos à cette part du génie national qui commence avec les Grandes Chroniques de France et court tout au long du dernier millénaire jusqu'à Jean Raspail. Perret ne s'attendrissait qu'aux souvenirs de l'histoire de France, qui n'était jamais pour lui qu'une histoire de famille. A ses yeux, tout se tenait et procédait d'un Adam gaulois originel, contemporain de Vercingétorix, baptisé sous Clovis, sacré à Reims, décapité en 1793, épuré en 1944. Il en parlait d'autant plus librement qu'il avait été lui-même résistant, maquisard dans l'Ain, épopée tragi-comique dont il retraça les épisodes dans " Bande à part ", prix Interallié en 1951. .----. .********. .----. Quoique né en 1901 et mort en 1992, il ne vibrait qu'à l'évocation des quarante rois qui ont fait la France – et maudissait les cinq Républiques qui l'ont défaite, du moins affectait-il de le croire, lui qui affichait sans état d'âme ses opinions « de réfractaire bâté, de réactionnaire aveugle et de Mérovingien illuminé ». Ne lâcha-t-il pas un jour à la face d'un Pivot éberlué, lors d'un « Apostrophes » mémorable : « Je suis pour le trône et l'autel ! » ? .----. .********. .----. ,Aux malchanceux qui ne connaîtraient pas encore l'animal, on ne saurait trop recommander la lecture des chroniques qu'il a naguère écrites pour " Aspects de la France ", l'hebdomadaire royaliste qui a remplacé, dans l'après-guerre, " L'Action Française ", dont le premier volume vient de paraître aux éditions Via Romana, La République et ses Peaux-Rouges. Il y est tout entier, son génie y éclate à chaque page. Ces chroniques nous ramènent au début des années 1950, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent même pas imaginer. Aucune d'entre elles n'a vieilli. C'est la IVe République, celle de Vincent Auriol et de Guy Mollet, qui, dans l'intervalle, a pris un coup de vieux. Ainsi l'inactualité enchantée de Perret a-t-elle survécu aux uns et aux autres. Certains sont insubmersibles, lui est imputrescible et inaltérable. C'est le début de l'immortalité dans les lettres. [...] [ François-Laurent Balssa dans "Spectacle du Monde " numéro 602, juillet-août 2013 - revue qui ne parait plus ]
Profondeur et solidité
5/5 Rivarol
.----. En vertu de ce qu' " un chroniqueur consciencieux ne doit pas se dérober devant les poncifs saisonniers" du métier, il commente les nouvelles, considérables ou dérisoires, en exerçant sa verve jubilatoire et vengeresse sur " les édiles émerpés ou essephiots " et égratigne au passage les gloires patentées du monde artistique et littéraire. Dans un style impeccablement classique agrémenté de fantaisies langagières drolatiques renouvelées à l'infini, ces billets humoristiques, en marge de la politique politicienne, éreintant avec entrain la démocratie et ses mœurs égalitaires hypocrites et corrompues ; à soixante de là, on constate que les thèmes républicains sont toujours les mêmes : progrès social, frénésie commémoratives, antiracisme (que Gayssot n'encadrait pas encore), encartage forcé des individus, curés d'avant-garde, etc.----....---...--..-. Les jeunes générations trouveront dans ce recueil quatre années d'histoire vues par un homme libre dont la philosophie facétieuse ne fait pas oublier la profondeur et la solidité de l'engagement. [ Marie-Gabrielle DECOSSAS DANS RIVAROL - 82 bd Massena - 75013 - Paris).}
Foi monarchique, Catholicisme intransigeant.
5/5 Rivarol
.----. L'introduction remarquablement circonstanciée de Jean-Baptiste Chaumeil, "perretien" inconditionnel, replace dans son contexte le premier tome de ces chroniques savoureuses parues dans ASPECT DE LA FRANCE sous "la IVe Tartuffière" (1948-1952) et réunies par Louis Perret, petit-fils du "Caporal épinglé". Lequel sélectionne à sa guise fantasque et primesautière les événements d'une époque, certes révolue, mais qui prennent sous sa plume un caractère intemporel, le journaliste cédant le pas à l'homme de lettres dont l'actualité n'est qu'un tremplin pour voyager dans le passé, laissant libre cours à son imagination féconde qui établit des passerelles improbables entre le XXe siècle, celui de Louis XIII, du Roi Soleil, voire la période mérovingienne, prétexte à proclamer hautement sa profession de foi monarchique et son catholicisme intransigeant. (suite).