L’insensé ne se corrige point par la parole
5/5 Bibliothèque de combat.
.----. Il faut que l’Abbé ait pour tous ses frères une charité égale, et qu’il règle sa conduite à l’égard de chacun d’eux, selon leurs dispositions et leur vertu.
Il doit suivre dans ses enseignements le modèle que l’Apôtre lui donne, quand il dit : Reprenez, suppliez, menacez (2. Timot. 4) et changer sa conduite selon les temps, mêlant la douceur avec la sévérité ; tantôt agissant comme un Maître rigoureux, tantôt comme un Père charitable ; c’est-à-dire qu’il doit reprendre avec plus de rudesse les âmes inquiètes et volontaires, et porter par ses exhortations et par ses remontrances, celles qui sont obéissantes, humbles, et patientes, à s’avancer de plus en plus dans le chemin de la vertu.
Pour ceux qui manqueront à leur devoir, ou par négligence ou par mépris, nous l’avertissons de les reprendre et de les corriger. Surtout qu’il ne fasse pas semblant de ne pas apercevoir les dérèglements de ses frères ; mais qu’il se serve de son autorité, et qu’il les retranche jusque dans la racine, au moment qu’il les verra naître : et afin de se rendre en cela plus exact, qu’il pense au malheur que s’attira le grand prêtre Héli, qui demeurait dans Silo. (1. Reg. 2 et 3.)
Et comme il se contentera de reprendre de paroles, une ou deux fois seulement, les personnes les plus dociles et les mieux nées ; aussi doit-il punir de verges et de peines corporelles celles qui sont incorrigibles et endurcies, désobéissantes et superbes, aussitôt qu’elles commettront le péché ; sachant qu’il est écrit que L’insensé ne se corrige point par la parole (Prov. 18,2) ; et ailleurs, Châtiez votre enfant avec la baguette, et vous le délivrerez de la mort. (Prov. 23, 14.) [
Règle de Saint-Benoît, patron de l'Europe (VIè siècle) ]
C'est un guide très sûr .
5/5 Reconquête .
.----. Les Editions de Fontenelle, de l'abbaye de Saint Wandrille, rééditent, en collaboration avec les éditions Sainte Madeleine du Barroux, le commentaire de la Règle de saint Benoît écrit par le chanoine Georges-Abel Simon et publié à Saint-Wandrille en 1931 . C'est la cinquième édition de cet ouvrage, ce qui montre qu'il n'a rien perdu de son intérêt .
Parmi les nombreux commentaires de la Règle, celui du chanoine Simon a pour caractéristique d'être conçu et écrit pour les oblats . Il commence même par un historique de l'oblature, dont les origines ne sont toujours pas connues de façon précise .
Mais il apparait très vite que tout fidèle catholique peut faire son miel de ce commentaire, et même profiter des conseils donnés spécifiquement aux oblats .
Certes, ce livre ne remplace pas le monument qu'est le commentaire de dom Delatte, auquel il se réfère souvent . Mais il présente l'intérêt de citer aussi les autres principaux commentaires qui se sont succédé au cours de l'histoire, bien plus variés qu'on ne pourrait le croire. D'autant que la traduction de la Règle pose un certain nombre de problèmes, certaines tournures du latin de saint Benoît étant susceptibles d'interprétations diverses, et aussi certains mots dont on ne connaît plus la signification exacte . Le plus célèbre est l'hémine, mesure du vin, dont on ne sait pas du tout à quelle quantité elle correspondait, mais il y en a plusieurs autres .
Le chanoine suit le découpage de la lecture de la Règle dans les monastères : on peut ainsi lire chaque jour (les dates sont indiquées) un chapitre de la Règle et son "commentaire" suivi de son "application" pratique. Et c'est un guide très sûr . [ Yves Daoudal dans Reconquête , numéro 362 , novembre 2019 ]