Newman a publié douze volumes de sermons anglicans, mais deux volumes seulement de sermons catholiques. Plusieurs facteurs expliquent cette disproportion. Comme anglican, il était pendant quinze ans curé de paroisse et à ce titre obligé de prêcher tous les dimanches et jours de fête. Comme catholique il n'avait pas cette même charge ; certes, on prêchait régulièrement à l'Oratoire de Birmingham, mais la communauté comptait plusieurs Pères qui partageaient la prédication. Comme catholique aussi, son attention était accaparée par bien d'autres tâches : les deux volumes de sermons catholiques ne représentent qu'un sixième environ des oeuvres publiées pendant cette période. Mais quelles que soient ces différences de contexte et de tonalité, la continuité avec les sermons anglicans est frappante. On y trouve la même lucidité décapante, la même profondeur psychologique, et le même sens de la présence intime de Dieu. Bon nombre de thèmes se retrouvent aussi : la nature de la foi ; celle de l'Église ; le péché ; le salut ; le rapport du chrétien au « monde » ; et l'importance de l'Incarnation. À ces thèmes il faut ajouter le rapport entre vie intellectuelle et vie spirituelle ; le rapport entre la nature et la grâce, avec l'idéal d'un « humanisme spirituel » ; la puissance de la grâce ; et l'appel de tous à la sainteté.
Critique du libraire
Durée 9 heures 20 Les lecteurs : Anne Lombard, Jean-Marie Villégier, Etienne Dalher