Respect l’esprit de l’œuvre originelle.
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.----. Changement de décor avec La Piste oubliée, écrit en 1950. En 1928, le père de Foucauld est mort depuis une dizaine d’années, en plein désert du Sahara. Le grand sud saharien est à peine pacifié, les tribus de nomades s’affrontant encore. Akou Ben Ouhet, un jeune targui, a assassiné deux enfants d’une tribu antagoniste. Puis il a poignardé le brigadier qui l’avait arrêté et le ramenait au fort Laperrine de Tamanrasset pour qu’il soit jugé. L’armée française ne veut pas laisser ce crime impuni. Le lieutenant Beaufort, chasseur alpin novice du désert, se voit confier la mission de capturer l’assassin, qui s’est échappé vers l’Est du Hoggar. Afin de ne pas ébruiter qu’il mène une chasse à l’homme, Beaufort prend le prétexte d’assurer la sécurité de l’expédition scientifique dirigée par le professeur Lignac. Celui-ci recherche la « piste oubliée », jadis tracée par les caravanes chargées de richesses se dirigeant vers les Mines du roi Salomon. Beaufort choisit pour second Franchi, en raison de son expérience dans le désert. Mais ce dernier reste ensorcelé par Tamara, une belle targuia qui lui fait ingérer un poison pour le rendre docile. Sous une chaleur accablante, la caravane va lutter contre les évènements du désert (tempête de sable, attaque de frelon…), avant de découvrir les vestiges d’une civilisation antique.
Passionné par le Sahara, Frison-Roche voulait dévoiler les mœurs des peuplades du désert. Il se rendit pour la première fois dans le Sahara en 1935, qu’il explora à plusieurs reprises. Il en tira plusieurs ouvrages, dont La piste oubliée, qui constitue le premier volet de ce « Cycle Hoggar ». Parce que ces romans ne critiquent pas l’armée française tentant alors de pacifier les tribus touaregs, ils sont parfois considérés d’esprit colonialiste. Lignac explique à Beaufort que toute la philosophie des touaregs « tient en un proverbe : la main que tu ne peux couper, baise-la ! ».
C’est une nouvelle fois Jean-François Vivier qui bâtit le scénario, en respectant l’esprit de l’œuvre originelle. Les magnifiques dessins réalistes de l’italien Beniamino Delvecchio, agrémentés d’une belle couleur directe, nous plongent au fin fond du Sahara. [ Sgné : Kristol Séhec le 5 décembre 2020 ]