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5/5 https://www.leforumcatholique.org/
Un regard non conventionnel
par Jean-Paul PARFU
Sur Jean-Sébastien Bach, chez Via Romana : Maxence Caron La pensée catholique de Jean-Sébastien Bach
- La Messe en si [ Publié le 5 novembre 2021 sur le forum catholique ]
Souffle magistral !
4/5 La Nef.
.----. Après Pages, le sens, la musique et les mots et La Vérité captive, Maxence Caron continue d’explorer le double chemin de la métaphysique et de la musique en prenant, cette fois-ci, pour lieu de réflexion celui-là même dont le nom, avec celui de Mozart, est devenu à bien des égards le synonyme de l’arts des muses, art dont Plotin nous rappelle que l’homme qui s’y adonne se place à rang égal du philosophe, directement à l’intérieur de la sphère de l’intelligible : Jean-Sébastien Bach.
Source d’une gigantesque bibliographie, Bach n’est pas de ces compositeurs inconnus que certaines époques ont oublié, tel Monteverdi dont le génie dut s’accommoder de quelques décennies d’ignorance, au contraire, il est plutôt à la mode ; ainsi, il est du meilleur ton de déclarer goûter ses mesures si l’on souhaite se donner l’air mélomane, quand bien même on ne les écoute pas véritablement. Dans ce cas, qu’est-ce que La pensée catholique de Jean-Sébastien Bach, la Messe en si, dont le titre seul, en plaçant « pensée » et « catholique » à son entrée, augure immédiatement d’un parti pris, sinon franchement iconoclaste du moins original, peut bien apporter à l’étude du musicien allemand, réputé luthérien ? Eh bien, c’est justement ce « blasphème » moderne qui motive l’ouvrage de Maxence Caron, en prenant la Messe en si à rebours d’une analyse strictement musicale pour en dérouler la puissance intemporelle à la lumière de cette pensée catholique qu’il révèle chez Bach, et dont il démontre avec une audace qui n’a d’égale que l’évidence qu’elle découvre, l’immense perspective métaphysique.
Autre qualité, et non des moindres puisqu’il est ici question de musique, la langue de Maxence Caron. Souffle magistral à l’intérieur duquel s’élabore une symphonie puissante, et qui possède le rare mérite de croiser dans ses phrases une prose intimement classique en même temps que moderne. [ Rémi Lélian dans La Nef, n° 217, juillet-août 2010 ]
Un luthérien convaincu ! et pensée catholique .
4/5 L'Homme Nouveau .1471/ 5/6/2010
.----. Pour l’auteur de cet ouvrage très détaillé et parfois hermétique sur la composition de la Messe en si mineur de Bach, composée entre 1723 et 1749, les intentions du cantor de Leipzig se confondent avec la réalisation de son œuvre. En d’autres termes, si l’habit ne fait pas le moine, la liturgie de la sainte messe, malgré la thèse de Maxence Caron, ne génère pas forcément le catholique. Celui-ci s’escrime pourtant à nous montrer et démontrer les « preuves » de la présence trinitaire chez ce luthérien convaincu que fut Bach, mais ce qui émane du monde intérieur de l’artiste n’est pas nécessairement explicite pour celui qui écoute.
Nous savons qu’à l’époque, le grand Bach était désireux d’obtenir le titre de « compositeur de la cour » et le prince électeur de Saxe, luthérien, avait épousé une princesse polonaise, catholique ; en témoignent les deux églises, catholique et protestante, à proximité du palais royal de Dresde. La Messe, commencé par la composition du Kyrie et de Gloria, fut élargie au Credo, au Sanctus et à l’Agnus Dei dans la dernière année de sa vie ; on l’a donc considérée avec justesse comme son testament musical. Mais pour qu’on lise dans les pensées cursives d’un homme, fût-ce un génie de l’envergure de Bach, il faut dépasser le domaine musical et même le formellement religieux : car la musique magnifique de cette œuvre nous fait comprendre plus de choses que tout autre discours écrit.
[ Judith Cabaud dans " L'Homme Nouveau " ( 10 rue Rosenwald - 75015 - Paris ) numéro 1471 du 5 juin 2010 ]