Henri de Régnier et lAcadémie Française... En mars 1908, Henri de Régnier se présenta une première fois à lAcadémie française, au fauteuil dAndré Theuriet, mais cest Jean Richepin qui enleva le siège, et lon raconte que, rentré chez lui, le poète se laissa tomber dans un fauteuil en murmurant « José Maria ! » Il fut enfin élu, par dix-huit voix, le 9 février 1911, contre Pierre de Nolhac, au fauteuil dEugène-Melchior de Voguë. Cest le comte Albert de Mun qui le reçut, le 18 janvier 1912. Le discours par lequel il sacquitta de cette tâche, et quil prononça contre tous les usages, debout, prit les apparences dun éreintement. Parlant des romans de Régnier, il déclara : « Je les ai lus, ces romans, je les ai tous lus et jusquau bout, car jai été capitaine de cuirassiers. Mais pour parler d'avantage, entre les graves images qui gardent notre Coupole, des aventures de vos Amants singuliers, des Rencontres de M. de Bréot et des Tentations de M. Nicolas de Galandot, convenez monsieur que je ne suis plus assez cuirassier... » Si les pointes à lendroit du récipiendaire sont de coutume dans les réceptions académiques, on navait pas entendu de critique aussi ferme dun nouvel élu depuis lentrée dAlfred de Vigny. Henri de Régnier devait recevoir à son tour Pierre de La Gorce en 1917, René Boylesve en 1919, Henry Bordeaux en 1920 et Pierre Benoit en 1932. Cf. Wikipédia.