La mort mystérieuse du colonel Halpert le 15 février 1946 à Constantine - Enquête historique

Une mise au point importante

5/5 Secours de France - Automne 2016

Nommé Commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Constantine fin janvier 1946, le colonel Émile Halpert était chargé d'enquêter sur les responsables du soulèvement du 8 mai 1945 à Sétif. Il se suicide, le 15 février 1946, après avoir rencontré le ministre de l'Intérieur André le Troquer. Roger Vétillard se livre à une recherche approfondie pour élucider les causes de ce suicide, où certains ont cru voir un assassinat. Il consulte les archives et tous les témoignages disponibles et se pose des questions sur les erreurs des rapports officiels, l'absence d'une lettre du colonel, le rôle des juges et des autorités, et en particulier la motivation du ministre le Troquer. L'auteur confirme la thèse du suicide et estime que l'entrevue du ministre en est l'élément déclenchant, lié probablement à la responsabilité éventuelle de Ferhat Abbas dans le déclenchement de l'insurrection. La reproduction du testament de Ferhat Abbas semble cependant contredire toute responsabilité de sa part, car il dénonce les hommes à courte vue qui prêchent la révolte et s'imaginent qu'ils peuvent par des émeutes rétablir l'ordre social, tout en réaffirmant son amitié avec des Français et son choix d'une solution fédéraliste. La première partie du texte de Roger Vétillard constitue une mise au point importante sur l'insurrection du 8 mai; il montre qu'elle a été préparée de longue date, en vue d'installer un gouvernement messaliste près de Perigotville, qu'il s'agissait d'un djihad non pacifique, débutant par des meurtres d'Européens et que le calme est revenu à 11h30 à Sétif avec des pertes inférieures aux estimations des 'nationalistes : 33 musulmans et 28 Européens. Des mises au point historiques nécessaires.