Cet ouvrage est passionnant !
5/5 La Nef .
.----. L’abbé Claude Barthe nous propose ici un commentaire mystique de la liturgie romaine traditionnelle. Il part d’un constat simple : souvent les catholiques ne connaissent pas le sens allégorique ou mystique de la messe. Or cette méconnaissance est très préjudiciable, car il est fondamental de ne pas s’arrêter à la lettre mais d’accéder à l’esprit, au sens spirituel de la messe, sous peine de banaliser et de scléroser sa signification doctrinale. Cette méconnaissance actuelle est le résultat d’un important déclin du commentaire mystique depuis la fin du XVIIe siècle. Pourtant le sens mystique de la messe se développe dès l’antiquité tardive, même si c’est à l’époque carolingienne que le commentaire spirituel se déploie pleinement.
Ainsi la liturgie romaine s’est constituée et a vécu à travers des commentaires qui sont devenus indispensables à sa pleine compréhension. Ce livre souhaite nous faire (re)trouver cette dimension allégorique de la messe, ces « forêts de symboles » chères à Baudelaire. L’auteur insiste tout particulièrement sur le lien entre la Bible et la liturgie. En effet les références bibliques implicites sont continuelles dans la liturgie. Si la Bible est la parole du Christ qui se dévoile en permanence, la liturgie est la prière du Christ qui se diffuse dans l’âme des fidèles. Deux clefs de lecture spirituelle de la messe sont particulièrement importantes. Tout d’abord la messe relève d’une « théologie de la victoire » : le Christ sacrifié, donné en communion à ses disciples, triomphe du péché et de la mort. D’autre part, il existe un rapport direct entre le déroulement de la messe et l’histoire du salut. En effet la messe figure la mission de Jésus-Christ, depuis l’annonce de sa venue dans le monde jusqu’à son Ascension: le chœur qui chante l’Introït symbolise les prophètes, et l’ite missa est renvoie les assistants comme furent renvoyés les apôtres après l’Ascension. Cet ouvrage est passionnant, très détaillé, il reste cependant totalement accessible à tous. Sa lecture nous permet de méditer sur l’extraordinaire richesse de la liturgie romaine traditionnelle; notre participation à la messe s’en trouve considérablement régénérée. [ Thérèse Puppinck dans : La Nef, n° 237, mai 2012 ]
Initiation et guide pratique ...
5/5 L'Homme Nouveau .
.----. Il semble au contemporain que la messe tridentine est semblable à la nature dont parle Baudelaire au début de Correspondances : belle, mais obscure, elle « laisse parfois sortir de confuses paroles ». C'est cette confusion que veut dissiper l'abbé Claude Barthe. Dans la forêt de la messe, il s'attache à faire briller les symboles l'un après l'autre. Le but, pourtant, n'est pas d'éclairer la liturgie sous un jour nouveau, mais de rappeler ce que les principaux commentateurs ont écrit à ce sujet, depuis les Pères de l'Église jusqu'au père de Lubac, en passant par Durand de Mende et Monsieur Olier. Loin d'écraser le lecteur sous la richesse des interprétations et la multiplicité des sens que ces grands hommes ont découvertes sous chaque symbole, ce livre se veut avant tout une initiation et un guide pratique. Il insiste donc sur l'essentiel de la symbolique.
De la sacristie à la fin de la messe
Le lecteur est invité à suivre le cours de la messe, depuis l'habillement liturgique dans la sacristie jusqu'à l'Ite missa est. Si chaque détail compte en lui-même, la messe se comprend d'abord comme un tout qui retrace symboliquement l'histoire du Salut et prépare à la consécration, laquelle dépasse ce cadre symbolique pour renouveler le Sacrifice de la Croix. Cette approche allégorico-mystique se double d'une interprétation historique du plus grand intérêt. On apprend comment la messe s'est peu à peu construite au fil des siècles, comment elle s'est transmise de génération en génération, comment elle a été émondée ou enrichie progressivement sous l'inspiration divine.
In fine, ce livre apparaît comme une véritable justification de la symbolique, puissant moyen pédagogique au service des fidèles, et de la forme extraordinaire du rit romain. Alors que le lecteur n'hésite pas : qu'il lise ce livre, qu'il découvre ou redécouvre la richesse de la messe. Et pour ceux qui connaissent mal son développement, l'auteur a eu la judicieuse idée d'adjoindre l'ordinaire de la messe dans les annexes, permettant ainsi à n'importe qui de suivre le cours de son livre sans difficulté [ Philippe Kersantin dans " L'Homme Nouveau " ( 10 rue Rosenwald - 75015 - Paris ) numéro 1555 du 7 décembre 2013 ]