Lettre ouverte à Jésus de Nazareth en Galilée.
Marie Carré ne s'est pas convertie pour accepter en silence que l'Eglise sainte lâche ses coutumes, ses symboles, son cadre, ses gestes les plus sacrés, et encore moins pour qu'elle impose les traductions les plus tendancieuses. Marie Carré n'a pas quitté le calvinisme pour que son curé l'y reconduise de force. En désespoir de cause, elle envoie une Lettre ouverte à Jésus de Nazareth pour le supplier de nous rendre la messe, cette messe qui brusquement serait devenue le crime des crimes ; cette messe pourchassée par nos évêques comme si elle représentait l'hérésie qu'il faut à tout prix déraciner. Et pourquoi serait-elle interdite en France alors qu'elle ne l'est pas à Rome ?... Quel crime avons-nous commis pour être traités commes des esclaves ?... Depuis qu'on a commencé de tailler dans tout ce qui nous était plus cher que la vie, le désordre ne fait que croître, et la division qu'embellir. Depuis qu'on nous dit la messe-repas, nous nous sentons beaucoup moins pieux. Depuis qu'on nous écrase de slogans publicitaires sur musiquettes rythmées, nous nous sentons malade du désir de partir... La sainte messe est le Sacrifice de la Croix. Les saintes femmes ont-elles dansé au pied de la Croix ? Depuis qu'on a enterré le latin avec les soutanes, les signes de croix et l'adorable dernier évangile de saint Jean, nous n'avons plus que des églises nationales, voires locales, et, voyager à l'étranger, signifie maintenant pour nous tous : renoncer à la messe et à toute cérémonie dite catholique. Du reste, puisqu'on nous répète depuis vingt ans que l'essentiel du christianisme est l'esprit communautaire, il est bien évident que nous ne pouvons pas être tout à fait en communion avec ceux dont nous ne comprenons pas la langue et qui, de plus, font de cette compréhension un des fondements de leur liturgie nouvelle. Enfin, pour mille raisons, Marie Carré ne voit plus qu'un seul recours : le Christ lui-même. Et, désireuse de faire connaître à quel point la messe traditionnelle est regrettée, pleurée, Marie Carré demande à ceux de ses lecteurs qui approuveront les termes de cette "Lettre ouverte" de bien vouloir la signer en utilisant la page prévue à cet effet. Qu'ils soient d'avance remerciés.