Un singulier destin.
4/5 Enquête sur l'histoire
.----. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, la marine française connut un singulier destin : préparée à lutter contre l 'Allemagne et surtout contre l'Italie, elle livra ses combats les plus difficiles et les plus meurtriers contre les Anglo-Américains, que ce soit à Mers-el-Kébir, à Dakar, au Levant, à Diego-Suarez ou en Afrique du Nord.
Des engagements qui lui valurent des jugements sévères au cours du conflit et au lendemain de la Libération. Et cela d'autant plus qu'à la veille du conflit, si cette flotte ne pouvait rivaliser avec celles de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis ou du Japon,elle tenait aisément la première place parmi les marines secondaires, devant l'Italie, l'Allemagne et l'Union soviétique.
Cette belle marine qui n'est pas sans-défaut (radar, lenteur des sous-marins, fragilité des bâtiments, mauvaise tenue à la mer,faiblesse du rayon d'action, absence de doctrine pour l'artillerie, manque de DCA, pas de porte-avions de combat rapide mais un porte-hydravions), se retrouve pour l'essentiel, au 10 juin 1940, concentrée en Méditerranée. Que
faire ? Rallier l'Angleterre ? Et être condamnée à une déchéance dans une rade d'Ecosse? Assurer l'indépendance de l'Empire? Rester un ultime recours tout au long d'un armistice qui s'éternise? Philippe Masson répond à toutes ces questions avec son talent habituel. Chef de la section historique du Service historique de la Marine, professeur à l'Ecole supérieure de guerre navale, c'est le meilleur spécialiste de la question. Aussi, s'appuyant sur des sources inédites, ses réponses sont-elles définitives.
[ Signé Frédéric Valloire dans le numéro 1 - hiver 1992-93 ]