Juin 1940. Alors que la France, écrasée par les chars de la Wehrmacht, s'écroule, vaincue, en quelques semaines, bien loin dans le Nord, près du Cercle Polaire, une jeune unité de Légion étrangère remporte à Narvik, en Norvège, la seule victoire terrestre de la campagne 39/42. Curieuse unité que cette 13e demi-brigade - D.B.L.E - créée dans les premiers jours de 1940 : composée d'Espagnols républicains, d'Italiens antifascistes ou d'Allemands antinazis, elle met un point d'honneur à ne rien faire comme les autres. Politiquement motivée, lorsque l'armistice est signée, le 23 juin 1940, elle refuse, seule ou presque, la défaite et s'engage, la première, sous l'étendard de la France Libre du général de Gaulle, dont elle reste longtemps la principale unité constituée. Commence alors, pour la 13e, un long périple africain qui la mène, deux ans plus tard, le 10 juin 1942, à Bir-Hakeim. Bataille fameuse où des soldats étrangers restituent à la France occupée un peu de sa dignité oubliée.
Douze années après, en Indochine, décorée de l'Ordre de la Libération, la 13e demi-brigade de la Légion étrangère sombre, à Dien Bien Phu, dans la plus gigantesque bataille de l'après-guerre. Submergée par les troupes de Giap, les légionnaires choisissent de mourir plutôt que de se rendre, fidèles à leur devise : "more majorum", "à l'exemple de nos anciens".
Narvik, Bir-Hakeim, Dien Bien Phu, trois combats menés pour la gloire de la Légion, pour l'honneur du pays, dans l'esprit de sacrifice hérité de Camerone.
La Légion au combat, le nouveau livre d'Erwan Bergot, est un hommage rendu à cette unité, exemplaire à plus d'un titre. Mais c'est aussi autre chose, une grande fresque historique et un récit fourmillant d'anecdotes, de portraits, de souvenirs recueillis de la bouche même des acteurs, héros modestes ou témoins célèbres. Un beau livre sur la ténacité, l'abnégation, la fidélité.
Erwan Bergot, quarante-cinq ans, breton d'origne, bordelais d'adoption, est un ancien officier d'active. Officier de la Légion d'honneur à titre militaire, il a participé aux campagnes d'Indochine et d'Algérie dans les rangs des parachutistes de la Légion. A Dien-Bên-Phu, sa compagnie tire les derniers obus de mortier de la bataille. En 1961, sur les frontières tunisienne, il est grièvement blessé, à la tête d'une section du 2e R.E.P. Après de longs mois d'hôpital, le capitaine Bergot quitte l'armée, devient journaliste et écrivain. Son but : parler des guerres qu'il a connues, porter témoignage des hommes du rang, les parachutistes, les légionnaires, les partisants.